L'erreur de Kevin Trapp face à Bastia, vendredi dernier, a relancé un débat qui s'était peu à peu éteint : le PSG peut-il décemment faire confiance à l'Allemand comme son seul portier titulaire ? Ne fallait-il pas en profiter pour relancer la concurrence avec Salvatore Sirigu ou, au moins, conserver l'Italien au cas où les fautes de concentration de Trapp continueraient de se multiplier ? C'est pourtant l'hypothèse inverse que devrait privilégier le Paris Saint-Germain. Si son gardien dispose d'une offre correcte, le club de la capitale devrait laisser filer Salvatore Sirigu dès cet hiver. Pour plusieurs raisons.
A la veille de l'arrivée de Trapp à Paris, Sirigu était persuadé de disputer la saison en tant que gardien titulaire du PSG. A la signature de l'Allemand, ni Laurent Blanc ni Olivier Létang, le directeur sportif adjoint du club, n'ont précisé à quelle position dans la hiérarchie l'ancien portier de Francfort arrivait. Il a fallu attendre une entrevue entre Blanc et l'Italien pour que le technicien français explique au joueur sa décision. Au flou a donc succédé la surprise de se voir relégué si soudainement au rang de doublure. Cette situation a, semble-t-il, beaucoup pesé sur l'ambiance entre les portiers du Paris Saint-Germain.
Libérer Trapp de la présence pesante de Sirigu
Selon Canal+, la tension règne entre les deux hommes, rendant l'ambiance exécrable au sein du (petit) clan des gardiens du club. Le troisième gardien, Nicolas Douchez, n'a pas non plus apprécié de se voir ainsi reléguer au troisième rang de la hiérarchie, privé donc du banc et de l'effervescence du match du week-end. Et si cette atmosphère avait une influence sur les performances parfois banales, sinon inquiétantes par instants, de Trapp ? Un départ de l'Italien aurait en tout cas le mérite d'installer véritablement l'international allemand comme le gardien de but titulaire du PSG, avec plus de sérénité qu'il n'en connaît probablement aujourd'hui.
Quoique Blanc ait voulu en faire, Sirigu n'est pas un numéro 2. Il a été le portier du PSG dès le début de l'ère QSI, a disputé quatre saisons comme titulaire avec trois titres de champion à la clé. Cet état de fait, ainsi que son aura et sa proximité avec les cadres du vestiaire, font qu'il reste un numéro 1 bis bien plus qu'un numéro 2.
Douchez comme doublure… en attendant Aréola, fin prêt pour le PSG
Partout où cela s'est produit dans les grands clubs ces dernières années - à Chelsea ou au Real Madrid notamment -, cela a fini par le départ d'un des "numéros 1 bis". Celui de Sirigu, dans le PSG d'aujourd'hui, semble inéluctable tant il place tous les protagonistes du dossier dans une situation inconfortable. Quel intérêt, en outre, pour le PSG d'avoir un Sirigu dans son effectif ? Au vu de l'acharnement que met Blanc à installer Trapp comme son inamovible gardien numéro 1, même après ses erreurs, il paraît impossible de voir un jour Sirigu redevenir le titulaire du poste. Pour Blanc, qui avait fait du changement de gardien sa deuxième priorité hivernale (après Di Maria), ce serait perçu comme un retour en arrière dommageable dans la marche en avant du PSG.
Ce que demande aujourd'hui le PSG à Sirigu, Nicolas Douchez est tout à fait capable de le faire. Servir Trapp, le conseiller, lui apporter son expérience et faire office de cadre du vestiaire : l'ancien gardien de Rennes et Toulouse a toutes ces cordes à son arc. Arrivé dans la peau d'un titulaire à Paris, en 2011, il offre toutes les garanties sur le terrain pour assurer la relève en cas de défection de Trapp.
Pour le PSG, l'équation est donc simple : vendre Sirigu aujourd'hui permettrait de libérer Trapp, de réinstaller Douchez à un poste qui lui convient parfaitement, de recueillir quelques liquidités… et de miser, à terme, sur l'avenir. Car Douchez est en fin de contrat en juin prochain. Date à laquelle Alphonse Aréola reviendra au Paris Saint-Germain.
International français des U16 aux Espoirs, Aréola (22 ans) a passé ces trois dernières saisons en prêt. Il a, à chaque fois, endossé le rôle du titulaire, en Ligue 2 (à Lens), puis en Ligue 1 (à Bastia) et enfin en Liga (à Villarreal). Une montée en puissance, savamment construite par le joueur et le PSG, qui l'a amené à engranger suffisamment d'expérience pour prétendre à une place dans l'effectif du PSG. Lui, le pur produit du club et de la ville, représente l'avenir du Paris Saint-Germain. Bien plus que Sirigu.
Eurosport
Réagissez Google+ Facebook