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Pep Guardiola dirigera Manchester City dès la saison prochaine. Au-delà des apparences qui peuvent être trompeuses, le choix du Catalan est logique. Il correspond à 100% à l'actuel entraîneur du Bayern Munich.


Pep Guardiola a donc choisi Manchester City. Shocking ? Pas le moins du monde. A vrai dire, on a plus été surpris par le timing (annoncer ça le dernier jour du mercato hivernal, on n'a pas idée…) que par la destination. Parce qu’il était écrit que Pep Guardiola irait user ses pantalons sur-mesure sur le banc de touche de l'Etihad Stadium un jour ou l'autre.

Après le FC Barcelone et le Bayern Munich, clubs dont l'histoire et le prestige sont inversement proportionnels aux grandes heures des Citizens en Ligue des champions, Pep va découvrir un nouvel environnement. Vu de loin, le choix parait audacieux. Et pas "Guardiolesque" pour un sou. Pourquoi ? Parce qu'en s’envolant pour l’Angleterre, plus que pour Manchester, le talentueux technicien a pris un risque. La Premier League a ses codes et ils diffèrent grandement de ceux de la Bundesliga ou de la Liga. José Mourinho, grand voyageur devant l'éternel qui a connu le meilleur et le pire en Premier League - un championnat qu'il porte au pinacle de la compétitivité -, pourrait lui en parler mieux que quiconque. Si les deux hommes s’adressaient la parole, il s’entend.

Vu de près, le constat est quelque peu différent. Si l'on met de côté l'aspect philosophique de la chose et le fait que, pour la première fois de sa carrière, Guardiola semble avoir privilégié l'apparat au prestige, le Catalan a finalement œuvré comme à l'accoutumée : en allant là où il avait le plus de certitudes.


La grande force de Guardiola

Manchester United lui faisait de l'œil, Chelsea aussi et, au bout du compte, Arsenal aurait été une destination excitante pour les raisons footballistiques que vous imaginez. Pourtant, Manchester City a eu le dernier mot. Pourquoi ? Pour les mêmes raisons qui l'avaient fait opter pour le Bayern Munich en janvier 2013 : la sécurité. Toute relative qu'elle soit en football, elle est plus importante du côté de l'Etihad Stadium où Pep rejoint notamment deux anciens de la maison Barça (Begiristain, Soriano) qu'à Old Trafford, où tout est à (re)construire après vingt-sept ans de Ferguson et bientôt trois exercices ratés sous Moyes et van Gaal. Et vous imaginez bien que signer du côté de Stamford Bridge, où sévit Roman Abramovich et dont l’idole reste un certain José Mourinho, eut été une décision marquée du sceau du panache. Pour ne pas dire de l’inconscience.

N'allez cependant pas imaginer que je reproche à Pep Guardiola d’être de nature frileuse. Et qu’il a eu tort de filer à City. Pep fait ce qu’il veut et, dans le nord de l’Angleterre, le Catalan aura aussi du pain sur la planche pour rejoindre les sommets européens. Peut-être plus qu’il ne l’imagine, d’ailleurs….

Après tout, ce sens de la sécurité, c'est aussi la grande force de Pep. A-t-on déjà reproché à Phil Jackson, grand coach NBA devant l'éternel, d'avoir remporté ses onze titres sur le banc des Bulls puis des Lakers car ses bras armés se sont successivement - ou simultanément - appelés Jordan, O'Neal et Bryant et de ne pas avoir tenté de diriger une équipe de seconde zone ? Pas le moins du monde. Il serait tout autant culotté d’attaquer Guardiola sur ce terrain quand il se lie aux écuries les mieux outillées du continent, celles qui lui semblent le plus à-même d’assouvir sa soif de titres.

Le Catalan est d’un naturel méticuleux. Il analyse tout, examine les moindres détails et ne laisse au hasard que la plus infime des parts : c'est sa force. Et c’est pour ça que City l’a attiré dans ses filets. Même si ça ne saute pas aux yeux et que ça ne plait pas à la moitié rouge de la ville de Manchester, les deux étaient faits pour s’entendre.
Eurosport

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