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Le Barça traverse une vraie crise d'identité qu'il devra résoudre face au Real Madrid lors du Clasico, samedi à 15h15 GMT. Plusieurs thèmes font l'actualité blaugrana à quelques heures du choc. Inventaire.

Un jeu indigne du Barça ?

Face à Alicante mercredi (avec beaucoup de joueurs de l'équipe première) et surtout, face à la Real Sociedad dimanche dernier, on a assisté à une bouillie de jeu "made in" Barça. La Real a surclassé, pendant 90 minutes, l'équipe de Luis Enrique. Lequel n'avait pas hésité, après la rencontre, à qualifier de "miraculeux" le point du nul à Anoeta. Sur cette pelouse "maudite", où le Barça n'a pas gagné depuis sept ans et restait sur quatre défaites, il a démontré sa fébrilité actuelle et surtout, son manque de clairvoyance. Barcelone ne sait plus trop à quoi il joue, tandis que la Real Sociedad, elle, le savait parfaitement. Un novice aurait pu croire que Barcelone jouait en bleu et blanc dimanche...

Une statistique terrible m'a d'ailleurs surpris après la rencontre : le premier ballon dans la surface adverse touché par les Catalans a été à la... 41e minute. Incroyable.

Un point pris lors des deux derniers matches de Liga, après avoir notamment perdu à domicile contre Alavès (0-1) ou à Manchester City (3-1) - lors d'un match où il avait mené, contrôlé le tempo avant de perdre complètement le fil - la saison blaugrana est jusqu'ici bien terne. C'est même le pire départ du club depuis la saison 2007-08, au cours de laquelle les hommes d'un Franck Rijkaard en bout de course n'avaient remporté aucun titre.


La MSN ne défend presque plus

Forcément, l'image renvoyée n'est guère rassurante avant d'accueillir un Real Madrid à qui tout semble sourire. En l'absence d'Iniesta, le milieu de terrain est très faible. Heureusement, "Don Andres" revient samedi. Mais Rakitic a clairement baissé d'un ton et doit - du coup - se contenter d'un rôle de piston sur le côté droit. André Gomes porte trop le ballon (et le perd souvent) et peine à comprendre les spécificités de l'entrejeu culé. Il a grillé un voire plusieurs jokers à Anoeta. Concernant Busquets, déjà qu'il n'est pas dans un grand moment de forme, il doit colmater plus d'une brèche au milieu. Or, le "6" barcelonais a un jeu basé sur l'anticipation, moins dans la récupération pure et dure. Il déteste courir plus qu'il ne le doit.

Comme le Barça perd beaucoup plus de ballons qu'à l'accoutumée, Busquet souffre le martyre. Rappelons que contrairement il y a deux saisons, les trois membres de la MSN ne défendent presque plus... Quand il n'a pas le ballon ou qu'il cravache pour le récupérer, le Barça redevient une équipe presque normale. Une crise d'identité grave pour le champion d'Espagne, qui entre possession de balle et transition rapide, n'arrive plus à se situer.

Face au Real Madrid, dans un match toujours spécial, le Barça peut évidemment retrouver ses sensations, surtout avec le retour d'Iniesta, un homme attendu comme le messie. Mais les doutes sont là et si les Madrilènes ouvrent le score les premiers, il sera très compliqué de revenir.
Luis Enrique en a-t-il assez ?

Bien sûr, nous sommes en novembre. Mais il y a beaucoup trop de points noirs. Le recrutement a été raté (Le quatuor Arda Turan, Aleix Vidal, André Gomes, Paco Alcacer a coûté près de 100 millions) et pèse dans les performances… médiocres. Quant à Luis Enrique, on verra s'il tient le coup. L'entraîneur du Barça ne sera peut-être pas sur le banc l'an prochain.

Comme en juin 2014 quand il est arrivé après le triste intermède de Gerardo Martino, un départ de Luis Enrique entraînerait une refonte totale de l'effectif. On en reparlera un peu plus loin dans ce blog.

Mais la lassitude de Luis Enrique est déjà palpable et au Barça, on l'évoque déjà. L'ancien du Celta, considéré comme une pile électrique, n'arrive plus à comprendre le manque d'intensité de ses joueurs. Lui qui mène une vie saine, enchaîne les séances de vélo à plus de 45 ans, n'admet pas que ses ouailles n'aient pas la même hygiène de vie que lui, surtout quand les résultats ne sont pas là.

Et puis, trois ans au Barça, c'est beaucoup. Beaucoup plus que dans un autre club. S'il faudra attendre le dernier match de la saison pour connaitre la décision de "Lucho", un nom semble déjà faire l'unanimité en cas de remplacement, celui de Juan Carlos Unzué, son adjoint de 49 ans. L'homme a une grosse expérience : il a été entraîneur des gardiens au Barça de 2003 à 2010, coach de Numancia entre 2010 et 2011, avant un revenir au Barça jusqu'en 2013, puis d'être l'adjoint de Luis Enrique au Celta Vigo et enfin à Barcelone. Il est le maître d'oeuvre des stratégies tactiques et son tempérament aimable plait beaucoup aux joueurs. Sinon, une option différente, type Jorge Sampaoli, est envisageable pour faire une révolution. Mais Unzué part avec un avantage. Une anecdote à son sujet : il a "dirigé" l'équipe mercredi à Alicante. Le plus clair du temps, Luis Enrique, est resté sur le banc tandis que son adjoint s'agitait le long de la ligne de touche.


Quid de Messi ?

En parlant de révolution, en partant du principe qu'elle ait lieu, serait-elle envisageable sans Lionel Messi ? Pour quiconque est sain d'esprit, non. Mais comme tout le monde, le quintuple ballon d'or peut s'interroger. La tentation est grande de sonder le marché, comme le font les stars NBA qui assument bien la relation entre sport et business. J'ai été celui qui a évoqué cette semaine des contacts entre la direction du PSG, Patrick Kluivert en l'occurrence, et la famille de la superstar. Kluivert a été pris pour ça, engager une vedette mondiale. Ça a été chaud avec Neymar l'an passé, ça le sera probablement avec Messi cet été, si Leo ne signe pas de prolongation avant juillet-août. Normal. Son contrat se finit en 2018 et le PSG n'aura qu'une fenêtre de tir, en juin 2017, pour tenter sa chance. D'ailleurs, mis à part le PSG, seuls Manchester United et Manchester City peuvent aujourd'hui se payer Messi. On peut exclure City, puisque Guardiola ne veut pas paraître comme l'homme qui aura arraché Messi du Barça.
Eurosport

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