Après avoir martyrisé l'Algérie, le Zimbabwéen Khama Billiat pourrait encore faire mal au Sénégal, ce jeudi (19h00 GMT) à la CAN. Portrait du talentueux milieu offensif, valeur montante en Afrique.
Son nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant, Khama Billiat devrait être l'un des joueurs majeurs de la CAN 2017. Encore peu connu en Europe, le milieu offensif zimbabwéen (26 ans) a déjà une solide réputation en Afrique. Élu deuxième meilleur joueur évoluant sur le continent en 2016, après avoir guidé son club sud-africain à la victoire en Ligue des champions de la CAF, il a tout pour devenir l'une des grandes stars africaines. Sa technique incroyable y est pour beaucoup. Ses coups de génie et sa personnalité aussi.
Les Algériens, accrochés dimanche par d'étonnants Warriors (2-2), peuvent en témoigner : lorsqu'il est lancé, Billiat est très difficile à arrêter. Ce n'est pas avec son physique plutôt frêle (1,70m pour 60 kg) qu'il fait des différences. Son principal atout ? Sa capacité à se projeter vers l'avant ballon au pied. En seconde période face aux Fennecs, après avoir vu une frappe lointaine et soudaine heurter le poteau pour commencer (10e), le virtuose avait effectué un slalom ultra-rapide en contre-attaque, sans être récompensé (53e). Dans ces deux actions, ce sont toutes les qualités du joueur natif de Harare, la capitale du Zimbabwe, qui transpirent : l'audace et le talent.
«Il a toujours été plus petit que les autres»
«Quand vous êtes petits, en football, vous devez souvent réaliser des choses extraordinaires pour survivre. Il a toujours été plus petit que les autres, alors nous avons dû mettre l'accent sur sa vitesse, son contrôle de balle et sa faculté à enchaîner les dribbles», racontait récemment le Suisse Marc Duvillard, fondateur de l'Aces Youth Soccer Academy, que Billiat a intégré à l'âge de 10 ans.
Devenu pro à sa majorité, au CAPS United, l'un des clubs les plus populaires du pays, il n'a pas attendu longtemps avant d'exporter ses compétences. Recruté en 2010 par l'Ajax Cape Town, dans l'Afrique du Sud voisine, Billiat y est resté trois ans. Le temps pour lui de parfaire sa panoplie et d'attirer l'attention des Mamelodi Sundowns, où il sévit aujourd'hui.
Grâce à lui, le club de Pretoria est entré dans une autre dimension en octobre dernier. Au terme d'un parcours chaotique, marqué notamment par un but capital à l'extérieur de leur petit génie, en demi-finale aller face aux Zambiens du ZESCO United (1-2), les Sundowns sont devenus champions d'Afrique et ont gagné le droit de disputer le Mondial des clubs, en décembre au Japon. S'ils n'ont pas eu la chance d'affronter le Real Madrid, ils ont fait parler d'eux, à commencer par Billiat.
Suivi par Lille et Monaco, fan de Dortmund et de l'Atlético
Suivi par de nombreux clubs européens, dont Lille et Monaco, qui l'ont déjà supervisé à plusieurs reprises, selon les médias sud-africains, ou encore par Newcastle, Aston Villa, l'Espérance de Tunis et les Egyptiens d'Al Ahly, lui voit beaucoup plus grand : «Je supporte Dortmund et l'Atlético de Madrid. Ce serait fantastique de jouer là-bas. Mais pour ça, je dois sans cesse essayer de progresser.»
«Je n'ai jamais été satisfait de mes performances, ajoute ce perfectionniste dans l'âme, aussi extraverti sur la pelouse que timide dans la vie. Je veux toujours faire plus, marquer autant de buts que possible et aider mon équipe à gagner.» Le Zimbabwe ne demande pas mieux.
L'Equipe
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