Le "Clasico" va connaître son 267e épisode depuis 1902 samedi à Miami: pour la première fois, le Real Madrid et le FC Barcelone vont croiser le fer aux Etats-Unis, point d'orgue d'une tournée au parfum de Ligue des champions, baignée dans les rumeurs de transfert du Brésilien Neymar.
Josep Maria Bartomeu, le président du Barça, le surnomme le "Clasico" amical. La légende mexicaine Hugo Sanchez, ancien buteur prolifique du Real, penche, lui, pour le "Clasico" global, tant ce match attire les superlatifs.
Même dans le calendrier sportif américain, où le football est encore dans l'ombre du basket, du football américain et du baseball, le choc entre les deux grands d'Espagne s'est fait une place de choix.
La chaîne de télévision ESPN qui diffuse toutes les rencontres de l'International Champions Cup, disputées aux Etats-Unis, a même prévu pour l'occasion un dispositif spécial avec 25 journalistes et présentateurs à l'antenne dès samedi matin et jusqu'au coup d'envoi à 19h30 locales (23h30 GMT).
La dernière fois que les deux équipes s'étaient affrontées hors d'Espagne pour le plus célèbre duel du football mondial --un match amical remporté 1 à 0 par le Real en mai 1982 au Venezuela--, la rencontre n'avait pas été diffusée en direct à la télévision. Impensable maintenant.
900 dollars au marché noir
Signe de l'intérêt que suscite ce match au sommet, l'émission emblématique d'ESPN, Sports Center sera même délocalisée à Miami, au Hard Rock Stadium, le stade de 65.000 places où évolue en temps normal l'équipe de football américain des Dolphins.
Sans surprise, même si la superstar du Real Madrid Cristiano Ronaldo est toujours en vacances, la rencontre se disputera à guichets fermés et au marché noir, les billets pour assister aux exploits de Neymar, Messi et autres Bale s'arrachent à plus de 900 dollars (770 euros).
Ce "Clasico", organisé par la société Relevent Sports, propriété de Stephen Ross qui est également à la tête des Miami Dolphins, est d'abord une affaire de gros sous.
"C'est un bonne opération en termes de business pour les deux équipes", a confirmé le président du Barça dans un entretien au New York Times paru jeudi, sans citer de chiffres.
"On la reconduira à l'avenir, probablement pas l'année prochaine, mais dans deux ans, pourquoi pas", a admis M. Bartomeu.
Relevent Sports a dépensé deux millions de dollars pour "empaqueter" son "Clasico" avec des concerts, un match de légendes dans le centre-ville de Miami, et des écrans-géants.
Neymar guetté
Puisqu'il est question de millions, ce duel oppose deux acteurs principaux d'un marché des transferts en pleine ébullition: le FC Barcelone pourrait voir l'un de ses stars, le Brésilien Neymar, céder aux avances du Paris SG, prêt à débourser 222 millions d'euros, tandis que le Real ne désespère pas de recruter la nouvelle pépite du foot français, Kylian Mbappé, pour 180 millions d'euros.
Reste l'aspect sportif: même si ce match est amical, la rivalité entre les deux équipes qui se partagent douze des treize derniers titres de champion d'Espagne, est telle, qu'elles aborderont ce duel très motivées.
Surtout qu'il s'agit du premier Clasico d'Ernesto Valverde, l'entraîneur catalan qui a remplacé Luis Enrique, quand, en face, Zinedine Zidane fait déjà figure de vétéran dans l'exercice.
"Nous allons essayer de gagner, parce que c'est un match qu'on a toujours envie de gagner", a résumé Marcelo, le latéral brésilien du Real.
D'autant que le Real reste sur une grosse déconvenue face à Manchester City (4-1) mercredi à Los Angeles et s'était incliné trois jours plus tôt aux tirs au but face à Manchester United (1-1, 2 tab à 1).
Le champion d'Espagne a de quoi être aussi revanchard que son rival, brillant en préparation contre la Juventus (2-1) puis Manchester United (1-0), mais en difficulté la saison passée.
AFP
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