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La débâcle 3-0 contre le PSG mercredi a précipité sa chute: Carlo Ancelotti, l'entraîneur aux trois Ligues des champions, a été limogé jeudi par le Bayern Munich, après seulement une saison et deux mois à son poste.

Son adjoint, l'ancien international français et star du Bayern Willy Sagnol, ancien technicien de Bordeaux, prend à 40 ans l'intérim de l'équipe aux cinq C1.

"Les performances de notre équipe depuis le début de saison ne correspondent pas à nos attentes", a tranché le patron du club Karl-Heinz Rummenigge dans le communiqué scellant le sort de "Carletto". "Le match à Paris a clairement montré que nous devons en tirer les conséquences".

Le Bayern est actuellement troisième de la Bundesliga, à 3 points du leader Dortmund. En Ligue des champions, il compte une victoire contre le modeste Anderlecht, et une défaite à Paris.

"Carlo est mon ami et le restera, mais nous devions ici prendre une décision professionnelle pour le bien du FC Bayern", insiste encore Rummenigge.

Depuis le début de la saison, le Bayern semblait essoufflé, sans inspiration, et alternait quelques bonnes sorties avec des prestations indignes de son rang. Vendredi en championnat, le "Rekordmeister" avait concédé un pitoyable 2-2 à la très modeste équipe de Wolfsburg, après avoir mené 2-0.


Inverser la courbe

La gifle reçue au Parc des Princes était inconcevable pour l'état-major bavarois. Dès mercredi soir, au banquet d'après-match, Rummenigge n'avait pas caché que sa patience était à bout: "C'est une défaite très douloureuse, une défaite qu'il nous faut analyser, et après laquelle il va falloir parler clairement et tirer les conséquences, parce que ce que nous avons vu, ce n'était pas le Bayern Munich".

"Il est important que nous inversions vite la courbe et que nous nous présentions de nouveau comme le Bayern Munich, que nous montrions que nous sommes une équipe qui a fait fureur en Europe et en Allemagne, et que nous allons renouer avec cela", avait-il encore fulminé aux côtés d'un Ancelotti mastiquant nerveusement.

Le match de Paris, contre une équipe qui a cassé sa tirelire à l'intersaison pour s'offrir l'une des meilleures attaques d'Europe, devait permettre au Bayern de se situer sur la scène européenne. La démonstration a tourné court.

La décision d'Ancelotti de se passer au coup d'envoi de quatre joueurs majeurs de l'effectif (la charnière centrale championne du monde avec l'Allemagne Hummels-Boateng, les ailiers Robben et Ribéry) a suscité critiques et stupéfaction en Allemagne.

Pour Kicker, le magazine du foot, "avec sa composition, Ancelotti avait pris un risque (...) il est le grand perdant".


Gagner la Bundesliga ne suffit pas

Dans la tourmente depuis plusieurs semaines, Ancelotti se voyait attaqué sur les caractéristiques même qui lui avaient valu l'admiration de tous à son arrivée. Après avoir loué sa proximité avec les joueurs, on fustigeait son laxisme et son manque d'autorité. Son flegme et sa bonne humeur, tant appréciés il y a un an, devenaient soudain les marques d'un manque coupable de passion et d'engagement.

Le "Mister" italien était arrivé au Bayern à l'été 2016 pour succéder à Pep Guardiola, qui restait sur trois titres de champions, un doublé coupe-championnat et trois demi-finales consécutives de Ligue des champions.

Pour les dirigeants, le recrutement d'un entraîneur vainqueur de trois C1 (deux avec l'AC Milan, une avec le Real Madrid) devait évidemment permettre au club de franchir une marche.

Le Bayern a bien franchi une marche... mais vers le bas! Eliminé en quarts de finale de C1 par le Real Madrid, il n'a pas non plus été capable de réaliser le doublé coupe-championnat, éliminé à domicile par le grand rival Dortmund en 1/2 finale.

Et son titre de champion, le cinquième consécutif, n'a finalement convaincu personne, tant il est évident pour les patrons du club que gagner la Bundesliga est le minimum qu'ils attendent d'un entraîneur.
AFP

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