Sans enjeu, le clasico ? Même avec le titre en poche, le FC Barcelone ambitionne de rester invaincu cette saison en Championnat d'Espagne avant d'affronter ce dimanche le Real Madrid de Zinédine Zidane, invincible depuis trois ans sur la scène européenne.
Au Camp Nou (20h45/18h45 GMT), deux hégémonies vont se mesurer ce week-end: la domination du Barça en Espagne, avec une 7e Liga en dix ans conquise dimanche dernier, et la suprématie européenne du Real, double tenant de la Ligue des champions et qualifié mardi pour sa troisième finale consécutive, la quatrième en cinq ans.
Evidemment, pour la première fois depuis 2008, le clasico de Liga n'aura pas d'enjeu comptable entre un Barça déjà champion et un Real déjà assuré d'une qualification en C1 la saison prochaine.
Mais le clasico reste le clasico, "le plus grand match du monde", comme l'a résumé pour l'AFP le défenseur barcelonais Lucas Digne.
Et les enjeux annexes ne manquent pas.
Il y a d'abord la rivalité historique entre ces deux institutions centenaires: leur 238e confrontation officielle dimanche fait office de belle après le triomphe merengue en Supercoupe d'Espagne en août (3-1, 2-0), puis la revanche blaugrana en Liga fin décembre (3-0). Et c'est le cinquième clasico de la saison après celui joué en amical en juillet dernier à Miami: victoire du Barça 3-2 pour le dernier match de Neymar en blaugrana.
Record en vue ?
Il y a ensuite un record d'invincibilité en vue pour le FC Barcelone, qui n'a plus que quatre matches à tenir pour devenir la première équipe de l'histoire moderne de la Liga à être titrée sans concéder la moindre défaite en 38 journées. Les deux précédents remontent aux années 1930, quand l'épreuve ne comptait que 18 journées.
"Terminer la Liga sans perdre serait extraordinaire. Nous allons tenter d'y parvenir, il nous reste quatre matches et nous allons essayer", a lancé l'entraîneur barcelonais Ernesto Valverde, qui peut rejoindre Antonio Conte (Juventus 2011/12), Arsène Wenger (Arsenal 2003/04) ou Fabio Capello (AC Milan 1991/92) parmi les techniciens "invincibles".
Il y a aussi le doublé Coupe-Liga à fêter au Camp Nou, après une première salve de festivités lundi dans les rues de Barcelone. Histoire de clore en beauté une saison mal débutée (perte de Neymar, crise politique catalane...) et finalement bien terminée.
"C'est une Liga très spéciale", a reconnu la star barcelonaise Lionel Messi. "Nous avons connu des moments difficiles et nous avons tout surmonté, sans connaître la défaite."
Vaste débat
L'Argentin a lui-même quelques lignes à ajouter à son palmarès: avec 32 buts dans cette Liga, contre 24 pour son dauphin Cristiano Ronaldo, Messi est tout proche d'un cinquième titre de "pichichi" (meilleur buteur) et d'un possible quatrième Soulier d'Or de meilleur marqueur des grands championnats européens.
A l'inverse, côté Real, on se verrait bien faire un sort à la série d'invincibilité du Barça: 41 matches d'affilée en Liga, record d'Espagne. D'autant que sous les ordres de Zidane, la "Maison blanche" n'a pas perdu le moindre clasico au Camp Nou (2 victoires, 1 nul).
Le club merengue a été gagné par l'euphorie après sa qualification pour une troisième finale de C1 d'affilée, à Kiev le 26 mai contre Liverpool.
Et un vaste débat agite désormais les médias madrilènes et barcelonais pour dresser le bilan de la saison, toujours à l'aune des performances du grand rival: qu'est-ce qui a le plus de valeur ? Un doublé Coupe-Liga ou une Ligue des champions ? Une Liga invaincue ou une troisième C1 d'affilée ?
"Ca dépend pour qui! Le Barça a fait le doublé et c'est une belle année pour eux", a souligné le capitaine madrilène Sergio Ramos. "Mais gagner la Ligue des champions a un petit plus, cela équivaut à ces deux titres, voire plus."
De quoi planter le décor avant un clasico qui n'a jamais rien d'amical...
AFP
Réagissez Google+ Facebook