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Le coronavirus a eu raison du football italien. Parmi les nouvelles mesures adoptées pour lutter contre la progression de la maladie, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a annoncé lundi soir que le championnat, comme toutes les manifestations sportives, était suspendu jusqu'au 3 avril.

Ce lundi, le match Sassuolo-Brescia, comptant pour la 26e journée de Serie A, s'est joué comme prévu à huis clos, et a été remporté 3-0 par l'équipe locale. Et il devrait être le dernier avant début avril.

Après son premier but, l'attaquant de Sassuolo Francesco Caputo a brandi une feuille sur laquelle on pouvait lire le message: "Tout ira bien. Restez à la maison."

Quelques heures plus tard, Giuseppe Conte a utilisé les mêmes mots pour présenter le nouveau décret, depuis entré en vigueur à minuit. "Je vais signer un décret que l'on peut résumer ainsi: +Je reste chez moi+", a-t-il dit en conférence de presse.

Parmi les mesures prévues, comme la fermeture des écoles et des universités de tout le pays, figure donc aussi la suspension des compétitions sportives.

"Il n'y a pas de raison pour que se poursuivent les matches et les manifestations sportives et je pense au championnat de football. Je suis désolé mais tous les tifosi doivent en prendre acte", a déclaré M. Conte.

Le texte prévoit cependant la possibilité d'organiser à huis clos des matches dépendant d'instances internationales, ce qui est le cas de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa, les compétitions de l'UEFA.

En Ligue des champions, le match Juventus-Lyon est pour l'instant programmé le mardi 17 mars à Turin. En Ligue Europa, l'Inter Milan doit accueillir Getafe dès jeudi et l'AS Rome est censée recevoir Séville le jeudi 19 mars.

Le championnat d'Italie, lui, se retrouve donc à l'arrêt pour au moins trois grosses semaines. Depuis dimanche, de nombreuses voix s'étaient élevées pour réclamer l'arrêt des compétitions sportives et notamment de la Serie A.

- Guerres mondiales et choléra -

Le ministre des Sports, Vincenzo Spadafora, avait lui-même appelé à la suspension du championnat dimanche, quelques minutes avant le coup d'envoi du match Parme-Spal et quelques heures après la publication du décret pris par son gouvernement qui autorisait la tenue de matches à huis clos.

Damiano Tommasi, président du syndicat des joueurs, a lui aussi réclamé l'arrêt des compétitions, comme plusieurs footballeurs, notamment Mario Balotelli.

Et avant la conférence de presse du chef du gouvernement lundi, le Comité olympique italien, qui a autorité sur toutes les fédérations sportives du pays, avait également demandé la suspension de "toutes les activités sportives à tous niveaux" jusqu'au 3 avril.

Lundi, plusieurs fédérations italiennes, comme celle de natation et celle des sports d'hiver, avaient annoncé de façon autonome la fin de leurs activités de compétition, ce qui était déjà le cas pour le rugby ou le volley-ball, par exemple.

En Serie A, la situation est donc gelée, avec la Juventus en tête, un point devant la Lazio Rome et huit devant l'Inter Milan, qui a joué un match de moins.

Mais les questions restent nombreuses. A court terme, et dans l'attente des décisions de l'UEFA, se pose donc celle des matches de Ligue des Champions ou de Ligue Europa prévus en Italie ces prochaines semaines.

A plus long terme, il reste à savoir comment et quand pourra se finir la saison de Serie A. D'ici au 3 avril, ce sont trois journées de championnat qui ne vont pas pouvoir se disputer, alors que le calendrier est particulièrement serré.

Ni les statuts de la fédération ni ceux de la Ligue ne prévoient le cas d'un championnat interrompu en cours de saison et plusieurs observateurs et médias italiens imaginent un report ou une annulation de l'Euro-2020 comme seule possibilité de boucler la Serie A. Un championnat qui a résisté à tout, ou presque.

En 1973, l'épidémie de choléra qui avait fait 227 morts dans le pays, dont plus de 170 à Naples, n'avait ainsi pas stoppé le "calcio". Jusqu'à aujourd'hui, seules les deux guerres mondiales l'avaient arrêté. Elles pourraient avoir un successeur avec le coronavirus.
AFP

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