Souleymane Camara va mettre un terme à sa carrière à l'âge de 37 ans, selon le quotidien régional Midi Libre. Coqueluches du public de Montpellier, il a notamment participé au titre de champion de France en 2012. L’ancien international sénégalais a aussi vécu le Mondial 2002.
Souleymane Camara est arrivé dans le département de l'Hérault en 2007 sous forme de prêt de Nice. Il vient de boucler sa 13e saison dans l’élite du football français avec un total de 423 matches de championnat dans une saison tronquée et interrompue en raison du Covid-19.
Un profond respect pour Louis Nicollin
Souleymane Camara est le joueur qui a joué le plus grand nombre de matches pour le club héraultais, qu'il n’a plus jamais quitté depuis 2007. « À Montpellier, il y a un homme et un moment qui cristallisent cet attachement : le déjeuner avec les familles au mas du président, Louis Nicollin », avait raconté le joueur au quotidien Libération.
Au total, le Sénégalais a trouvé à soixante-deux reprises le chemin des buts tout au long de sa carrière débutée en 2001 à Monaco, son club formateur. Pourtant, lors de son arrivée à Nice en 2005, l’entraîneur de l’époque, Frédéric Antonetti, le tacle fortement : « Pour nous, tu n’as même pas le niveau d’un joueur de National (troisième division française, ndlr). » Ce qui n’a pas empêché Souleymane Camara de rester au plus haut niveau jusqu’à l’âge de 37 ans.
« Antonetti m’a aussi fait progresser dans le travail tactique et devant le but, ce que je n’oublie pas. On s’est revu un soir de match à Rennes, l’année où Montpellier est champion (victoire de Montpellier 2-0 le 7 mai 2012, un but de Camara, ndlr). Il m’a félicité pour mes progrès. J’ai trouvé ça sincère », a-t-il raconté en 2014 à Libération, sans rancune.
Un joueur sur lequel on peut compter
International sénégalais avec 35 sélections, Camara a notamment participé à la Coupe du monde 2002, sous les ordres de Bruno Metsu, où les Lions de la Téranga ont battu en phase de groupes la France, championne du monde en titre, avant de se hisser en quart de finale.
« Avant que je parte à la Coupe du monde 2002, mon entraîneur Didier Deschamps m’avait dit : "à bientôt, parce que vous n’allez pas rester longtemps"… Je lui ai dit : "pourquoi pas ? On en reparla" », a raconté le joueur le plus capé de l’histoire du club de Montpellier à France Bleu. En 2002, Souleymane Camara n’avait que 19 ans, et Didier Deschamps lui avait donné sa chance chez les Monégasques.
La même année Camara est finaliste de la CAN au Mali. « Quand je l’ai connu, il avait dix ans. On n’a joué dans les terrains vagues de Dakar. C’est mon petit frère. "Souley", il est exceptionnel, on peut compter sur lui. On a partagé tellement de temps ensemble. On était tout le temps dans la même chambre en sélection », raconte aujourd'hui son compatriote Omar Daf à RFI. Souleymane Camara a appelé son ami d'enfance pendant le confinement pour lui faire part de sa décision. « Il ne voulait pas que je l'aprenne par la presse ».
Une longévité due à son professionnalisme
Venu du quartier Medina de Dakar à l’âge de 16 ans, Souleymane Camara, enfant d’une famille modeste, doté d'une très forte volonté, s’était retrouvé seul dans un studio à Monaco. Un vrai choc pour celui qui avait fréquenté le centre de formation Aldo Gentina au pays. Le premier jour, celui qui découvrait l'Europe avait débarqué dans le vestiaire en tenue traditionnelle.
« À la CAN au Mali, Souleymane était le plus jeune d’entre nous, mais on pouvait lui faire confiance tout le temps, se souvient Omar Daf, entraîneur de Sochaux (Ligue 2). Sa longévité a montré son professionnalisme. Il ne parlait pas beaucoup, il travaillait. C’est un sage. »
« Dès qu’il y a eu une possibilité de le récupérer à Montpellier j’ai sauté sur l’occasion, a raconté Rolland Courbis à So Foot. C’est un garçon capable de mettre des buts, mais surtout capable de travailler et de faire beaucoup d’efforts qui profitent à ses coéquipiers. En plus, intellectuellement, je le trouve nettement au-dessus de la moyenne. »
Souleymane Camara, discret, a signé définitivement à Montpellier le 1er juillet 2008. Et il n’est pas impossible qu’il reste dans son club de cœur pour une nouvelle aventure.
RFI
Réagissez Google+ Facebook