Une humiliation. C’est bien le mot le plus répandu dans la presse anglaise ce matin au lendemain de l’élimination de la sélection aux Three Lions. Non pas que l’Angleterre faisait figure d’épouvantail dans la compétition, mais s’arrêter si vite et face à un adversaire si peu craint relève du désastre. Les signaux n’étaient pourtant pas au vert depuis le début de la compétition et les causes du désastre n’ont pas tardé à être exposées par les journaux anglais. Évidemment, Roy Hodgson est désigné comme le principal responsable. Ses paris tactiques n’ont jamais fonctionné. D’abord, le positionnement en 4-3-3 qui l’obligeait à choisir entre Vardy et Kane pour le poste de numéro 9 et qui offrait un boulevard au très décevant Sterling. Ce dernier ne méritait peut-être pas autant de tolérance de la part de son sélectionneur.
Le recul de Wayne Rooney dans l’entrejeu n’aura pas non plus été une franche réussite. Plutôt bon lors de son premier match, il n’a jamais paru ensuite capable de nourrir une révolte. Hier soir, contre l’Islande, il était à côté de ses pompes malgré un penalty transformé dès la 4e minute. Le fait de faire tirer les corners à Harry Kane, ainsi que les coup-francs lointains comme hier soir dans les ultimes minutes (pour un ballon envoyé dans les pubs…) a beaucoup interpellé à travers l’Europe. Collectivement, l’Angleterre n’a jamais présenté une grande cohésion ni un jeu léché. On avait plutôt le sentiment qu’il fallait attendre un coup d’éclat de l’un des hommes forts de la saison en Angleterre, que ce soit Kane, Alli, Vardy, Sturridge ou Rooney.
Une attaque décevante
La sélection aux Three Lions version 2016 pourra aussi rappeler la triste France de 2002, qui comptait dans ses rangs des buteurs au top dans différents championnats (Cissé, Trezeguet, Henry). Les Bleus n’avaient marqué aucun but. Les Anglais, avec Vardy et Kane, en ont inscrit 3 (Dier contre la Russie, Vardy et Sturridge contre le Pays de Galles). Trop peu pour une équipe dont le secteur offensif était désigné comme le point fort. Harry Kane aura été le symbole de la déroute, en affichant un niveau de jeu extrêmement faible durant toute la compétition. La conséquence d’une saison à rallonge ? Contre l’Islande, il s’agissait quand même de sa 64e apparition de la saison !
Si le point fort annoncé a déçu, le point faible l’était bel et bien. La défense anglaise, avec Cahill et Smalling, a souffert à tous les matches. Prise dans les airs contre la Russie (pourtant un point fort), bousculé par le rugueux attaquant gallois Robson-Kanu, ringardisée par la paire islandaise, elle a affiché ses limites. Et n’a pas été aidée par son gardien Joe Hart, coupable sur le but de Bale sur coup-franc et pas génial sur le second but islandais. Tout n’est pas à jeter non plus et l’Angleterre a raison d’espérer des jours meilleurs au regard des jeunes talentueux qui attendent leur tour. Mais il lui faudra trouver un sélectionneur qui sache créer un véritable esprit de groupe et un vrai fond de jeu. D’ici là, il faudra encaisser le retour au pays qui s’annonce terrible…
Foot Mercato
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