Les prophéties étaient alarmistes après un premier retour raté dans le championnat français en 2015, à la suite d’un intermède de 5 ans en Turquie et au Qatar. Mais Issiar Dia a mis au pain sec tous ceux qui le disaient perdu pour le football. En Lorraine, la mobylette vrombit de nouveau.
Non, le tocsin n’a pas sonné pour Issiar Dia. La saison dernière, l’attaquant international avait tenté un énième retour dans l’hexagone après 5 années passées en Turquie et au Qatar. Une hibernation dont Issiar n’avait pas pu sortir, lorsqu’il avait tenté de se relancer au Gazélec Ajaccio. Pas dans le tempo et physiquement «inapte», le joueur de 29 ans s’était résolu à repartir dans le golfe, dans son club d’Al Kharitiyath. Pas un renoncement, juste un recul. A l’été dernier, Issiar Dia effectue des tests à Nancy. Un pari courageux, mais osé, puisqu’un nouvel échec aurait été un sacré coup au moral pour l’international sénégalais. Mais Issiar était sûr de son coup, et il s’est donné les moyens de le réussir. «Quand il est arrivé chez nous à Nancy en 2006, Issiar était un gamin de 19 ans. Aujourd’hui, il en a 29. En dix ans, son corps a déjà changé de manière naturelle. C’est pour tout le monde pareil, même pour les sportifs de haut niveau mais cela ne veut pas dire qu’il est moins bien physiquement. Il est simplement différent», confiait Arnaud Lesserteur, le préparateur de l’ASNL à l’Est Républicain, faisant allusion au surpoids du joueur. «Après mon départ de Nancy, j’ai vite eu quelques kilos de muscles en plus, ça m’aide dans mon jeu, pour bien protéger le ballon et pour être résistant épaule contre épaule», avoue le numéro 10 nancéien. Mais Issiar n’a pas hésité à se mettre au régime sec en Italie à Merano en compagnie de trois autres joueurs dont Mehdi Benatia de la Juventus. «J’ai perdu 4 ou 5 kilos à Merano», explique-t-il, avant de poursuivre, «ensuite, à mon arrivée en Forêt de Haye, Pablo m’a prévenu que je n’allais pas toucher le ballon pendant trois semaines. J’ai mangé du physique avec Arnaud Lesserteur, ça n’a pas été facile tous les jours mais je devais passer par là. Je remercie le staff de m’avoir si bien géré».
Depuis, Issiar a enchainé les bonnes entrées avec Nancy en ce début de saison. Titularisé contre Caen (2-0, 11e j), il avait été inarrêtable, multipliant les rushs sur son côté droit et servant même une passe décisive à Mandanne pour l’ouverture du score de son équipe. Pas loin de gagner sa place, il compte désormais 4 titularisations avec le club lorrain. Et ses stats parlent pour lui. Avec 76 % de passes réussies, 58% de dribbles et 46 % de duels gagnés, le milieu excentré sénégalais est sur une bonne dynamique. Mais Issiar sait que le chemin est encore long. «Je ne suis pas encore à 100 % mais je mets tous les atouts de mon côté pour l’être très rapidement. Enchaîner les matchs va me faire du bien à tous les niveaux». Nancy aura bien besoin d’un Issiar au top de sa forme pour quitter la place de barragiste (18ème) qu’il occupe pour l’heure en Ligue 1 française.
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