Après avoir touché les étoiles, l'atterrissage fait mal: le capitaine de l'équipe de France Hugo Lloris, champion du monde en août, connaît un retour difficile à Londres, entre sa condamnation pour conduite en état d'ébriété mercredi et l'annonce de son absence sur blessure pour plusieurs semaines par son club Tottenham jeudi.
Il est bien loin le son et lumières du Stade de France. Trois jours après un été de rêve conclu par un tour d'honneur à Saint-Denis suite à la victoire sur les Pays-Bas (2-1), le gardien de but s'est préparé un automne peu riant.
En une semaine, tout a basculé.
Mercredi d'abord, le capitaine des Bleus a en effet été condamné par le tribunal de Westminster à 20 mois de suspension de permis de conduire et 50.000 livres (56.200 euros) d'amende pour conduite en état d'ivresse.
Le gardien aux 104 sélections, qui avait plaidé coupable et s'était excusé auprès des supporters, avait été interpellé dans le centre de Londres le 24 août au volant de sa Porsche. Son taux d'alcoolémie était de deux fois la limite légale au Royaume-Uni.
Lors de l'audience, rien n'a été épargné, surtout pas les traces de vomi dans le véhicule qui pourraient écorner l'image jusque-là propre et parfaite du jeune homme âgé de 31 ans, loin des frasques de certains de ses collègues.
Jeudi, deuxième coup dur. Déjà absent depuis la fin août pour un problème à une cuisse, le joueur restera aux soins encore "plusieurs semaines" annonce son club. Il manquera donc notamment le choc de la 5e journée de Premier League samedi contre Liverpool, après avoir déjà été absent lors des récents rendez-vous des Bleus contre l'Allemagne puis les Pays-Bas.
"Accepter le prix"
"Hugo Lloris va passer d'autres examens pour vérifier l'évolution de sa blessure", a précisé son entraîneur Mauricio Pocchetino en conférence de presse, restant flou sur la date attendue de son retour. Il est désormais fort probable que le joueur manque aussi les deux premières journées de la Ligue des champions et donc les affiches contre l'Inter et Barcelone.
Heureusement pour le champion du monde, le technicien argentin a rassuré publiquement son capitaine, dans le sillage des propos du sélectionneur Didier Deschamps quelques jours auparavant. Pas question de lui retirer son brassard, malgré ses déboires judiciaires et sportifs. "Bien sûr", Lloris, au club depuis 2012, en restera le capitaine.
"Il est le premier à regretter tout ce qui s'est passé et (...) il ne se sent pas bien", a insisté Pocchetino. "Il a dit qu'il était désolé, qu'il était un homme et qu'il acceptait son erreur. Tout le monde peut faire une erreur, il a fait une erreur et il souffre."
"Nous ne sommes pas Dieu, nous ne pouvons pas juger les gens", a-t-il continué. "Nous devons seulement essayer de lui faire comprendre (...) que c'était une erreur. Alors nous sommes tous des hommes et des femmes et nous pouvons tous faire des erreurs."
"C'est une grande leçon pour tout le monde", a estimé l'Argentin. "C'est lui le premier qui me l'a dit: +Chef, c'est une énorme leçon pour moi. J'ai fait une erreur et maintenant je dois payer.+ Comme un homme, il va assumer et en accepter le prix."
AFP
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