En dépit du bilan comptable satisfaisant de l'équipe du Sénégal, le public sénégalais fait la fine bouche. À l'index, le jeu des Lions. Un compartiment est épargné par ces critiques : la défense centrale.
Contre le Niger, le Sénégal a marqué quatre buts et n'en a encaissé qu'un. De surcroît sur un penalty consécutif à une faute de main de Cheikh Ndoye. Cette bonne tenue défensive, les Lions la doivent en grande partie à la paire axiale constituée par Modou Kara Mbodj et Kalidou Koulibaly, impeccables lors des deux matchs contre le Mena. Au-delà des aptitudes individuelles de chacun des deux joueurs, il faut dire que les atomes crochus entre Kara et Koulibaly remontent à leurs années du RC Genk, le club de l'élite belge où ils ont évolué ensemble entre 2012 et 2014. «Kalidou, je le connais très bien pour avoir évolué avec lui pendant deux saisons. Donc, je pourrais même dire que j'ai plus d'automatismes avec lui, car on jouait ensemble chaque week-end pendant deux saisons››, témoigne Kara Mbodj, même s'il ajoute se sentir «très bien avec tous (ses) coéquipiers.»
D'ailleurs, l'actuel Anderlechtois n'est pas étranger au choix de Kalidou Koulibaly porté sur I'équipe du Sénégal au détriment de celle de France, son pays de naissance dont il a porté les couleurs en Espoirs notamment. Au point de fourvoyer Didier Deschamps, qui a pensé au néo-Lion en direction de l'Euro-2016 que la France abritera en juin prochain. Un lapsus du sélectionneur des Bleus qui a fait sourire mais qui est assez révélateur du nouveau statut du défenseur central de Naples aujourd'hui convoité par de grosses cylindrées comme Manchester United. N'eût été I'option prise depuis mars 2015 d'arborer le maillot floqué de la tête de lion, Koulibaly aurait peut- être porté l'été prochain la tunique bleue des Coqs. «il a dû manquer un épisode», rigolait-il à propos de Deschamps. «Mais je ne lui en veux pas, je n'en veux à personne», ajoutait-il. D'autant que le nouveau Lion ne «regrette pas» ce «choix du cœur», pour une équipe portée par une «super génération».
Aujourd'hui, c'est Aliou Cissé qui doit se frotter les mains. Des quatre binationaux qu'il a enrôlés depuis son arrivée sur le banc des Lions, Kalidou Koulibaly est certainement la meilleure pioche. Le Napolitain est d'un niveau un cran au-dessus de ceux d'Abdoulave Diallo (Rennes), Younousse Sankharé (Guingamp), Amara Baby (Charleroi) et même Diao Baldé Keita, la nouvelle coqueluche laziale des supporters sénégalais. L'enrôlement de Koulibaly permet, en outre, à Aliou Cissé d'avoir au moins une certitude : il tient sa paire axiale. En effet, si presque tous les autres postes sont ouverts à la concurrence, dans l'axe de la défense, le duo Kara-Kalidou a sans nul doute pris une longueur d'avance sur les autres postulants : Zargo Touré, Lamine Sané voire Papy Djilobodji.
ANIMATION OFFENSIVE DES LIONS : Quelle place pour Pape Alioune Ndiaye
Il n'a toujours pas eu sa chance en match officiel. Pape Alioune Ndiaye est remplaçant s'il n'est confiné sur les gradins. D'aucuns pensent qu'il peut apporter de l'allant a l'animation offensive de l'équipe du Sénégal.
Après les dernières prestations des Lions face au Mena, nombreux sont les observateurs qui ont parlé d'une équipe du Sénégal «sans stye», «incapable d'apporter l'animation de son entrejeu». Pourtant, Aliou Cissé ne manque pas d'éléments pour animer ce secteur de jeu. Face au Niger, si le duo Gana-Kouyaté a récupéré énormément de ballons à Dakar, à Niamey, la coordination a fait défaut entre ce secteur et la ligne offensive.
Pourtant, Pape Alioune Ndiaye semble avoir les épaules assez larges pour devenir le poumon de cette équipe du Sénégal. Pour certains techniciens, le sociétaire d'Osmanlispor (D1, Turquie) peut porter efficacement le jeu des Lions. Parce qu'il est de ce genre de joueur qui multiplie les solutions en se montrant généreux dans ses déplacements, avec l'habitude de quitter son poste où il évolue en phase défensive, pour proposer des solutions entre les lignes adverses. Son déplacement dans l'axe est souvent récompensé par des buts. En attestent les onze buts qu'il a inscrits en club depuis le début de la saison.
Face à cette situation, Aliou Cissé peut bénéficier du volume de jeu de Badou qui, outre sa capacité de récupérateur, s'est révélé dévoreur d'espaces et buteur.
Stades : Une du samedi 2 avril 2016
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