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De la Russie en passant par le Gabon et l’Algérie,  Ablaye Vieux M'Bengue, plus connu sous le sobriquet de Vito, est en vacances à Thiès. Avant de repartir dans le froid de la Sibérie pour commencer la saison hivernale, il a évoqué avec Stades son parcours et ses ambitions.


Comment vous êtes-vous retrouvé en Russie ?
Je suis en ussie, précisément à Grozny dans la capitale tchétchène, au FC Terek Grozny depuis février 2015. Cela fait donc tout juste 1 an et 6 mois. J’étais d’abord au Gabon où j’ai terminé meilleur buteur en 2014 avec 15 buts mais avec le problème du championnat, on est resté 6 mois sans jouer. Puis, j’ai fait un bref passage en Algérie où j’aurai pu signer à Sawra. Ensuite un club turc en d2 m’a contacté pour des tests mais on n’était pas d’accord sur certains principes ; c’est par la suite que j’ai atterri à Grozny, la capitale de la Tchétchénie après avoir effectué des tests concluants. C’est là qu’a débuté mon aventure dans le froid russe (sourire).

Que retenez-vous de la saison passée ?
Je peux dire que j’ai un bilan plus ou moins satisfait dans la mesure où je me suis blessé à deux reprises, aux ligaments de la cheville gauche et au ménisque, avant de reprendre les activités. J’ai réussi à jouer la moitié de la saison avec beaucoup de réussite car j’ai marqué et fait des passes décisives. C’est moi qui ai marqué le plus beau but de la saison contre le Spartak Moscou. L’équipe s’est classée 7ème et on aurait pu aller en Europa League mais beaucoup de joueurs ont subi des blessures qui ont un peu ralenti le rythme. Mais dans l’ensemble, la saison a été correcte et je rends grâce à dieu.

Comment êtes-vous parvenu à vous adapter au climat russe avec le froid ?
Les débuts étaient difficiles surtout que je suis le seul Africain du club et je venais de découvrir un tel froid glacial. Il y a aussi la langue qui était une grande découverte pour moi. Le froid et la langue, ce sont les seuls problèmes d’adaptation. Mais comme j’ai eu mon bac, je m’exprime en anglais et en espagnol avec le coach qui a joué en Espagne. L’essentiel, pour moi, c’est de faire le boulot convenablement car le talent ne ment pas et le coach avait toujours confiance en moi. C’est difficile avec les -15 ou -10 degrés qu’il fait et nous sommes obligés de tenir le coup et de nous accrocher pour toujours aller de l’avant.

Quels sont les termes exacts de votre contrat avec le FC Terek Grozny ?
L’année dernière, avant de signer les 4 ans de contrat, j’ai paraphé un bail de 3 mois, de février à juin, c’était juste la fin du championnat. J’ai joué 5 matchs et marqué 4 buts. J’ai été sollicité par Galatasaray, Besiktas, CSKA Moscou mais j’ai préféré rester à Terek qui m’a accueilli. Quitter l’Afrique pour l’Union soviétique et 3 mois après vouloir changer de club, je pense que ce n’est pas bon car un joueur a besoin de stabilité. Le coach me prend souvent en tête-à- tête et discute toujours avec moi. C’est important.

Comment «Vito» est-il parvenu à s’imposer dans un championnat pas si facile ?
C’est effectivement un championnat dur et c’est la raison pour laquelle la plupart des Sénégalais n’aiment pas cette destination. Je compte sur mon talent et surtout ma mentalité pour briller. Baye Omar Niasse, Dame Ndoye, Ibrahima Baldé ne me démentiront pas puisqu’ils ont traversé des moments difficiles avant de s’imposer.

Mais un départ n’est pas exclu…
J’ai des propositions partout, la France, la Turquie, la Scandinavie… mais je ne me précipite pas, j’ai tout le temps devant moi. Quel que soit le championnat, je veux être parmi les meilleurs tout en faisant mes preuves pour laisser des traces positives là où je passe. Mieux être titulaire que partir ailleurs pour cirer les bancs.

Vous avez peur de la concurrence alors ?
(Rires). Le monde est plein de défis et la concurrence est partout, dans le sport comme dans tout autre domaine. C’est grâce à la concurrence qu’on peut aller de l’avant et savoir qu’on ne vit pas seul. J’aime la concurrence. Parfois, on est en forme et parfois on est dans un jour sans, il faut le reconnaître. J’ai ma place et je ferai tout pour rendre la monnaie de sa pièce au coach ainsi qu’aux dirigeants. Je suis sur la bonne voie.

Avant votre expatriation, on disait que «Vito» n’est dangereux que quand il a le ballon…
Depuis mon arrivée en Russie, je ne cesse d’apprendre et de progresser. Des choses ont changé c’est vrai mais concernant la vivacité et la technique que le club attend de moi, je n’ai pas de souci à me faire puisque je réponds toujours présent. Je suis entouré d’internationaux dont certains étaient en France pour les besoins de l’Euro 2016. Le football en Europe c’est différent. J’avais des problèmes de placement, de déplacement alors qu’au Sénégal et au Gabon j’étais toujours parmi les meilleurs buteurs. Le rythme, l’agressivité, le marquage, le box to box tout est maintenant dans mon registre.

Donc, vous ne regrettez votre passage dans le championnat russe ?
Franchement non. Notre président est musulman et il m’apprécie. J’ai marqué son esprit en inscrivant un but lors de tout mon premier match et quand j’ai marqué deux buts contre Spartak Moscou il m’a offert deux voitures et une autre pour mon but classé comme le plus beau de la saison. Je suis presque le seul noir dans la ville qui est proche du Kazakhstan. Tous nos déplacements se font par avion avec des vols de 2 ou 3 heures.

Et l’équipe nationale du Sénégal, vous y pensez ?
Tout professionnel veut jouer pour son pays, c’est évident. Je ne dis pas que je ne pense pas à l’équipe nationale mais chaque chose en son temps. Je ne brûle pas les étapes. Pour l’instant, je continue mon apprentissage en Russie. Mon but est de prouver dans mon club et être le meilleur buteur de toute l’histoire de la Russie. Mon objectif c’est de porter haut les couleurs de Terek et après la balle sera dans le camp des dirigeants. Notre équipe nationale est pleine de talents et avec Aliou (Cissé), les joueurs mettent beaucoup plus de détermination car nous sommes tous derrière notre équipe nationale.
STADES

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