0



Comme un sommet de football qui s’annonce ce mercredi, en apothéose de la 3e journée de la Ligue des champions : le FC Barcelone reçoit Manchester City (18h45 GMT), pour ce qui s’annonce comme un retour plein d’émotion de Pep Guardiola au Camp Nou. Même si le Catalan est désormais à la tête des Citizens. 

C’est un peu son jardin, celui qu’il a foulé comme joueur puis comme entraîneur. Il y a connu ses plus beaux succès, écrit les pages de son identité de jeu, de ce qui a fait – et continue – de faire de lui un personnage de la planète football, frôlant le statut de légende. Pep Guardiola va retrouver le Camp Nou ce mercredi, son Camp Nou. Mais cette fois avec le costume de « l’ennemi ».

Le Barça reçoit Manchester City pour l’affiche de la 3e journée de la Ligue des champions. Un affrontement classique Liga-Premier League comme on en a vu d’autres, perdu dans l’anonymat de la phase de poules de la C1 ? Surtout pas. Parce que ce sont deux mastodontes européens qui s’affrontent, parce que le résultat de cette affiche aura une incidence sur le classement final de ce groupe C et sur l’attribution de la première place, parce que les deux équipes alignées sont parmi les plus agréables à voir jouer cette saison…


« Je ne peux pas nier que c’est spécial pour moi »

Mais sans mentir, l’intérêt majeur de ce rendez-vous reste les retrouvailles entre le peuple catalan et Pep Guardiola, éternelle idole de tout un Camp Nou, de tout un club, de tout une région. « Je ne peux pas nier que c’est quelque chose de spécial pour moi, confie-t-il. J’ai grandi en Catalogne. A 13 ans, j’ai commencé à jouer à l’académie et j’ai été promu joueur professionnel puis entraîneur. J’ai passé une grande partie de ma vie là-bas. J’y connais les gens, je connais le club, les médias, la plupart des joueurs qui sont toujours là. Donc il y a de l’émotion. »

L’émotion de celui qui a remporté 14 trophées sur les 19 possibles en tant qu’entraîneur du Barça, de 2008 à 2012 : trois championnats d’Espagne, deux Ligues des champions, deux Coupes du monde des clubs, deux Coupes du Roi, trois Supercoupes d’Espagne, deux Supercoupes d’Europe. En tant que coach. Car le natif de Santpedor avait avant cela déjà écrit son nom sur la liste des joueurs qui ont marqué le club, pilier du grand Barça de Johann Cruyff en remportant notamment six fois la Liga et une Ligue des champions.


Un style de jeu devenu référence

Voilà pour le palmarès. Il ne dit rien ou presque de l’impact de Pep Guardiola au club, de la trace qu’il a laissée dans le marbre vert du stade barcelonais. « Pep nous a tous beaucoup marqués, confie Gerard Piqué en conférence de presse. Tous ceux qu’il a dirigés. D’une façon ou d’une autre. Il y a eu un avant et un après, il a changé l’histoire de ce club. »

Peu d’entraîneurs donnent leur nom à un style de jeu. Le football mis en place par le Catalan, fait de possession outrageuse, d’un jeu de passes courtes auquel même le gardien participe, et de régal devant le but grâce à des actions construites sur toute la longueur du terrain est devenu le « jeu à la Guardiola » ou la « touche guardiolesque ». Et s’est peu à peu mué en nouvelle norme du football des années 2010.


Un style qui s’exporte

« Il faut parfois savoir prendre des risques et Pep Guardiola a osé imposer son style de jeu, résume Eric Abidal, ancien joueur du Barça sous l’ère du Catalan, sur le site de la Ligue des champions. Il a également su faire face aux difficultés qu’il a rencontrées, notamment dans l’enseignement de la conservation du ballon sur des périodes bien plus longues que ce qui avait été fait avant. C’est ce qui a engendré un énorme changement dans le football et inspiré de nombreuses équipes tentant de jouer comme le Barça d’alors. »

On ne refait pas Pep Guardiola. L’entraîneur a exporté sa science du football et ses idées en Bundesliga, championnat dans lequel il a fait briller le Bayern à défaut de le faire soulever la Coupe aux grandes oreilles. Il met en pratique sa conception du ballon rond à Manchester City depuis le début de la saison. Et commence déjà à instaurer un début de révolution dans la si prestigieuse et vantée Premier League.


Xavi : « Pas facile pour Pep »

« Ce ne sera pas facile pour Pep, estime dans le Mail son ancien disciple et maestro de l’ère dorée du Barça, Xavi. Parce que le Barça s’est construit en de nombreuses années. Les gens ont cru en une idée et y ont adhéré. Et ils sont restés fidèles aux méthodes de travail et au style de football, même quand il fallait parfois faire face à une baisse des résultats. »

Comme si Xavi avait parfaitement analysé le début de saison de Manchester City, parti sur les chapeaux de roue avec un sans-faute mais stoppé par un nul au Celtic en C1 (3-3), une défaite à Tottenham (2-0) et un nul contre Everton (1-1). Série en cours d’une équipe mancunienne toujours en tête du championnat d’Angleterre, mais à égalité de points avec Arsenal et suivie de près par les Spurs et Liverpool.


Enrique : « Il aura marqué le football moderne »

Reste une question majeure : les Citizens peuvent-ils faire un coup au Camp Nou ? Depuis une défaite face au Rubin Kazan en 2009 (2-1), le Barça reste invaincu à domicile en 20 matches de poules de Ligue des champions… avec même un total de 18 matches.

Pour le reste, on sait déjà que l’émotion sera énorme, que Pep Guardiola embrassera chaleureusement son successeur et ex coéquipier Luis Enrique (arrivé après Gerardo Martino, en 2014), qu’il aura sans doute une larme à l’œil devant l’hommage de tout un stade… de tout un peuple de Catalans qui adulent leur indépendantiste d’idole. « Il est actuellement le meilleur entraîneur, lâche sans hésitation Luis Enrique. Sans aucun doute. Pour ce qu’il a transmis, pour son côté entraîneur offensif… Je ne saurais pas dire s’il est l’un des meilleurs de l’histoire mais à coup sûr, il aura marqué le football moderne. » Bienvenue à la maison Pep.
SFR Sport

REAGISSEZ À CET ARTICLE

Réagissez Google+

 
Top