De plus en plus d’acteurs du football africain sont menacés de violences après un échec.
"Personne n'a interdit à Giresse de revenir au Mali. Cependant, je ne peux lui garantir sa sécurité. L'atmosphère ambiante à Bamako ne lui permet pas de circuler. En arrivant, même des bagagistes peuvent l'agresser. Je ne peux pas mettre un policier derrière lui à chaque coin de rue de Bamako. Alors je lui ai demandé de patienter un peu, le temps que les gens métabolisent leur rancœur. Il peut venir s'il peut assurer sa sécurité." Cette déclaration faite ce lundi par le président de la Fédération malienne de football, Boubacar Diarra, évoque explicitement la colère des supporters des Aigles.
Ces inconditionnels ont du mal à digérer l'élimination du Mali au premier tour de la Coupe d'Afrique des Nations (Can) 2017. Pour eux, c’est la faute au technicien français. Pour éviter que la tension s’envenime, le président de la Femafoot veut qu’Alain Giresse s’en aille. "Son contrat court jusqu'en novembre 2017. C'était un contrat d'objectifs. Mais un contrat est fait pour être cassé lorsque les deux parties ne sont pas d'accord. Le plus simple pour nous est que Giresse démissionne", a déclaré Boubacar Diarra. Toutefois, l’ancien sélectionneur du Sénégal ne veut pas quitter son poste, ce qui risque de rendre la situation plus compliquée. Le Mali a été éliminé au premier tour avec 2 points récoltés contre l'Egypte (0-0) et l'Ouganda (1-1).
La voiture de l’oncle de Sadio Mané
Au Mali, on n’est pas encore passé à l’acte mais on voit de plus en plus de fans africains exprimer drôlement leur colère sur leurs footballeurs après un échec. Tout récemment, dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 février dernier, des supporters sénégalais ont attaqué le domicile de Sana Touré, l’oncle de Sadio Mané, à l’Unité 5 des Parcelles Assainies de Keur Massar. Ils ont saccagé la voiture neuve de M. Touré, une Rav 4 toute neuve que venait de lui offrir le joueur de Liverpool. Ils ont également proféré des injures de toutes sortes et des menaces devant le domicile. D’après les infos, il avait fallu l’intervention des notables du quartier pour les stopper.
Sadio Mané est le seul à avoir raté son penalty lors de l’élimination du Sénégal en quart de finale de la CAN face au Cameroun.
‘’Agassa, ne reviens plus à Lomé’’
Les Togolais, eux, n’avaient pas attendu la fin de la Coupe d’Afrique au Gabon pour réagir. Quelques minutes après le coup de sifflet final du match de la défaite des Éperviers face au Maroc (3-1 ; 2e journée groupe C), un groupe de supporters s’est transporté au domicile du gardien togolais, Agassa Kossi, dans le quartier Adakpamé (Lomé). Leur envie, c’était de le saccager. Entonnant des chants et slogans hostiles en face du domicile, ils se disent agacés par la piètre prestation de l’ancien portier du Stade de Reims. ‘’Agassa, ne reviens plus à Lomé. Reste au Gabon si tu sais ce qui est bon pour toi. C’est à cause de toi qu’on a perdu. Agassa, avec ses mauvaises sorties, nous a fait battre. Le Togo n’a plus de gardien’’, pouvait-on entendre çà et là. Mais ces derniers n’avaient pas eu le temps de déverser leur fiel grâce à l’intervention rapide des forces de l’ordre.
Le domicile de Womé, le salon de coiffure de sa copine
Au Cameroun, Pierre Womé n’a pas eu la même chance. L’ancien défenseur des Lions indomptables a payé au plus fort son penalty manqué face à l'Egypte (1-1), lors de la dernière journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2006 organisée en Allemagne. "Des jeunes gens ont saccagé la maison familiale au quartier Nsam, cassé la voiture Mercedes du footballeur et même le salon de coiffure de sa copine", avait témoigné un cousin de l’ancien joueur de l’Inter Milan. "Chaque fois, il s'agissait de bandes de jeunes vraiment déterminés à en finir avec Pierre Womé. Aucun membre de la famille n'a été blessé, simplement parce qu'il n'y a eu aucune riposte", a-t-il précisé.
Gyan cessa de tirer les penaltys
Cette même histoire de penalty raté a failli coûter très cher à Asamoah Gyan. Après avoir manqué, dans les ultimes secondes, une tentative qui allait propulser le Ghana en demi-finale de la Coupe du monde en 2010 face à l’Uruguay, les inconditionnels des Black Stars avaient déversé leur bile sur l’actuel capitaine. L’ancien joueur du Stade Rennais avait aussi manqué d’autres par la suite. Ce qui exaspérait les Ghanéens. Pour ne plus s’exposer, il décide de ne plus exécuter une sentence pareille. ‘’J’en ai fait la promesse à ma mère avant son décès (de ne plus tirer de penalty avec la sélection nationale) et je l’ai tenue’’, a laissé entendre le joueur après la défaite du Ghana à l’issue des tirs au but en demi-finale de la CAN 2013 face au Burkina Faso.
Ailleurs, la Colombie a vécu un épisode très malheureux. Andrès Escobar avait été abattu de 12 balles, le 2 juillet 1994, quelques jours après avoir marqué un but contre son camp lors du deuxième match de la Colombie contre les États-Unis le 22 juin, en voulant écarter le ballon en corner d'un tacle en extension. Après cette ouverture du score, les États-Unis remportèrent finalement la partie (2-1), et la Colombie fut prématurément éliminée de la compétition avant même de disputer son dernier match, alors qu'elle faisait figure d'outsider au début du Mondial.
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