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Un des meilleurs Lions à la CAN 2017 au Gabon, Lamine Gassama digère l’élimination en quart de finale face au Cameroun. Pour le joueur formé à Lyon, il faut maintenant se concentrer sur les prochaines échéances, notamment les éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Selon Gassama, il faut décrocher la qualification au Mondial 2018 pour oublier la dernière CAN. 

Est-ce que l’élimination en quart de finale de la CAN 2017 a été digérée ? 
Il faut se concentrer sur ce qu’on a à faire en club. On a aussi des échéances en équipe nationale avec les matchs de préparation pour la CAN 2019. Ensuite, on va enchaîner les éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Même si c’est difficile de l’accepter (l’élimination par le Cameroun), il faut passer à autre chose.

Vous avez dominé l’équipe qui a finalement remporté la CAN. N’avez-vous pas eu de regrets quand vous avez vu les Camerounais brandir la coupe ?
Personnellement, j’ai eu des regrets parce que le Cameroun était une équipe largement à notre portée. Si cette équipe a remporté la coupe, on voit qu’on avait aussi largement les moyens de le faire. Des regrets, j’en ai. Malheureusement, c’est le football qui est ainsi. On peut dominer l’adversaire, être meilleur et perdre.

Qu’est-ce qui a manqué à l’équipe ?
Il ne manquait pas grand-chose. On a démontré dans cette compétition qu’on était capable de marquer beaucoup de buts et d’en encaisser très peu. Face à cette équipe camerounaise, on a fait preuve de solidarité, de solidité. Après, on a perdu aux tirs au but. C’est dommage de perdre de cette manière. Dans le jeu, je pense qu’on a fait le maximum. Si on avait la chance de marquer un but, on se serait qualifié. Les Camerounais ont été solides.

La défense a tenu la baraque contre le Cameroun. Est-ce que l’attaque a manqué d’efficacité ?
C’est vrai qu’on a eu des occasions. Après, on n’a pas eu que des occasions franches. On a eu quelques occasions qui auraient pu se terminer par un but. On n’a pas réussi à les mettre au fond. Ce n’est pas la faute de nos attaquants. C’est la faute de tout le monde. C’est la faute du collectif. On a eu des occasions mais tout le monde est concerné si on n’a pas mis de but.

Est-ce que l’équipe ne s’est pas un peu emballée après les deux succès contre la Tunisie et le Zimbabwe ?
On avait la tête sur les épaules. On est resté concentré. On sait qu’on a réalisé de très belles performances en gagnant nos deux premiers matchs sans prendre de but. Beaucoup d’équipes nous craignaient mais on ne s’est focalisé que sur nous. On savait qu’on était capable de répéter ces performances. On l’avait aussi démontré lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique. Pour nous, c’était juste une récompense par rapport au travail que le coach nous a proposé. Je pense qu’on a joué de la manière dont il le voulait. On a réussi à atteindre nos objectifs.

Quels ont été les mots du coach et du président de la Fédération pour vous remotiver en vue des prochaines échéances ?
Ils ont surtout parlé du contenu du match qu’on a fourni. Globalement, on a fait un match abouti, un match complet, malgré la défaite. La manière dont on a joué cette CAN les a rassurés. Ils nous ont aussi montré qu’ils comptaient sur cette génération.

Vous avez été l’un des meilleurs Lions. Comment avez-vous vécu cette CAN sur le plan personnel ?
Dans un premier temps, l’objectif était de faire mieux que lors de la dernière CAN où on avait malheureusement été sorti au premier tour. Sur cette CAN 2017, l’objectif était de faire le maximum pour avoir du temps de jeu. On a aussi eu la chance d’avoir un groupe qui vivait bien avec des joueurs qui nous rassuraient au quotidien. Si j’ai été performant, c’est grâce à mes partenaires qui m’ont beaucoup parlé, beaucoup aidé à élever mon niveau de jeu. Je pense que cette performance, je la dois à l’équipe.

Vous avez été très critiqué avant la CAN mais vous êtes toujours resté zen. D’où vous vient cette force mentale ?
S’il y a des critiques, c’est que forcément on n’est pas parfait et qu’il y a des points à améliorer. Les critiques qui me permettent de me construire et d’avancer, je les prends, je les étudie et je fais le maximum pour progresser. Et les critiques qui m’ont l’air fausses, ridicules, je les mets à côté. Il y a aussi des points très intéressants à retenir pour notre marge de progression. J’écoute, j’étudie et je fais le maximum pour progresser.

Dans le feu des critiques, est-ce qu’il n’est pas arrivé un moment où vous avez failli craquer ?
Pas vraiment. J’avais la chance d’avoir la confiance de mon coach et la confiance de joueurs. Pour moi, c’est le plus important. Quand on est dans une équipe ou dans une famille et que l’on se sent apprécié, on fait abstraction de ce qui se passe à l’extérieur. On a toujours été très soudé. Le fait d’avoir, je ne dirai pas des joueurs mais des frères, parce que nous sommes une même famille, qui m’épaulent, cela me fait oublier toutes les critiques qu’on peut faire à mon sujet.

Qu’est-ce qui vous a le plus plu lors de la CAN ?
Ce qui m’a plu, c’est qu’on avait un groupe très soudé avec des joueurs titulaires et des joueurs qui avaient moins de temps de jeu. Tout le monde communiquait avec tout le monde. Tout le monde partageait avec tout le monde, il n’y avait pas de clan. C’était vraiment une concurrence saine. C’est ce qui nous a permis de faire certaines performances. Que ce soit moi qui jouais un autre, il n’y avait aucune différence. C’est vraiment cet esprit de famille qui règne dans la sélection.

Vous êtes à votre deuxième CAN. Ambitionnez-vous de poursuivre avec la sélection ou pensez-vous bientôt raccrocher ?
C’est un honneur de porter les couleurs du Sénégal et de me battre pour mon pays. On sait très bien que personne n’est éternel dans cette équipe. Il y a aussi des joueurs qui poussent. Moi, je me focalise sur l’instant présent. Quand je suis sélectionné, je donne le maximum. Honnêtement, je ne fais pas trop de calculs.

La CAN 2017 est maintenant derrière vous. Il y a des échéances très importantes qui arrivent avec surtout la double confrontation avec le Burkina Faso, en éliminatoires du Mondial 2018…
Ce sera deux matchs très difficiles avec une équipe burkinabé qui a aussi des individualités. Je pense que ce sont des adversaires à prendre au sérieux. Aujourd’hui, avec le groupe qu’on a, le Sénégal peut mettre en difficulté beaucoup d’équipes de ce continent. Cela passera par beaucoup de rigueur, beaucoup de sérieux et, surtout, rester sur ce qu’on sait faire. C’est-à-dire, le jeu qu’on a produit lors de cette CAN, garder nos principes de jeu.

Il y a aussi la 1ère journée des éliminatoires de la CAN 2019 face à la Guinée équatoriale…
Il faudra l’aborder avec beaucoup de sérieux. Après la CAN 2017, on peut dire que le Sénégal est resté sur sa faim. On n’a pas disputé une demi-finale ou une finale. Pour certains, on était favori, d’autres disent que le Sénégal est une grande nation de foot. Il faudra être performant comme lors des éliminatoires de la dernière CAN en essayant de remporter le maximum de victoires possibles. Le Sénégal a envie d’écrire son histoire.

Dans deux ans, la CAN se tiendra au Cameroun. Est-ce que ce sera l’occasion de prendre votre revanche sur les Lions indomptables ?
Ouais, ce serait une belle revanche. Après, je ne me focalise pas sur le Cameroun. Certes, c’est une bonne nation qui nous a éliminés. Que je gagne contre le Cameroun, le Congo, le Ghana, la victoire aura la même saveur.

Le président de la fédé, le ministre des Sports et même le Président Macky Sall ont récemment déclaré que le Sénégal devait se qualifier au Mondial 2018. Une pression pour vous et votre coach ?
Une pression oui mais il faut le faire. Le Sénégal n’a pas participé à une Coupe du monde depuis 2002. Si on prétend être une grande nation africaine, il faut se qualifier. C’est un grand défi. C’est largement à notre portée. Pour montrer que le Sénégal a une bonne équipe et une bonne génération, il va falloir se qualifier et faire oublier cette CAN 2017.

Vous êtes actuellement 3ème avec 1 point de retard sur le Burkina et l’Afrique du Sud. Croyez-vous en vos chances ?
Oui bien sûr. On y croit dur comme fer. On a fait un match assez particulier en Afrique du Sud. On ne va pas y revenir. Malgré tout, on est toujours en course pour une qualification. L’Afrique du Sud devra venir à Dakar pour nous affronter. Ce n’est pas évident de venir nous battre à domicile. On reste tout à fait conscient que la course est encore longue. On n’a pas dit notre dernier mot.

Cela fait quelques années que vous évoluez avec les Lions. Qu’est-ce que le fait d’être international a apporté à votre carrière ?
Dans un premier temps, cela m’a apporté de l’expérience. Cela change totalement avec ce que l’on apprend dans le championnat français par exemple. En équipe nationale, j’ai appris sur le plan physique, technique, mental. Jouer en Afrique n’est pas évident. D’abord par rapport au climat. La sélection est un plus pour moi.

Vous évoluez actuellement en Super Lig turque avec Alanyaspor. Comment cela se passe pour vous ?
Cela se passe plutôt bien actuellement. J’ai eu la chance d’avoir une place de titulaire à mon arrivée en Turquie. J’ai joué la totalité des matchs depuis mon retour. C’est une satisfaction.

Pour un joueur qui a évolué à Lyon et à Lorient, quelle est la différence entre le championnat français et celui de la Turquie ?
Dans le championnat turc, ils sont un peu plus joueurs par rapport à la Ligue 1. C’est un championnat qui n’est pas du tout fermé et où il y a beaucoup de buts. Il y a souvent des scores assez larges et flatteurs. Il y a aussi une population qui vit le foot à fond. Cela change vraiment de la Ligue 1 qui est un championnat, on va dire, plus tactique, plus difficile. Dans le championnat turc, il y a beaucoup plus d’espaces.

Beaucoup de Sénégalais évoluent en Turquie. Est-ce que vous vous rencontrez souvent pour parler de vos clubs, de la sélection nationale ?
J’échange avec Pape Alioune Ndiaye. On sait qu’en Turquie il y a aussi Abdoulaye (Diallo). Il y aussi beaucoup d’anciens joueurs de la Ligue 1 française. Chaque week-end, on a l’occasion de rencontrer un joueur avec qui on a joué en France ou en sélection.

Vous avez été champion de France avec Lyon. Vous êtes passé par Lorient et maintenant vous êtes titulaire en équipe nationale du Sénégal. Quelles sont vos nouvelles ambitions ?
En club, dans un premier temps, c’est de faire une saison pleine. Après, c’est de faire partie de l’histoire du football sénégalais. Faire le maximum pour se qualifier à une Coupe du monde parce que très peu de joueurs ont eu la chance de la jouer. Pour moi, jouer une Coupe du monde serait exceptionnel. Je veux aussi faire partie de cette génération qui amènera la Coupe d’Afrique à Dakar.

Est-ce qu’il y a un championnat qui fait rêver Lamine Gassama ?
Il y en a même deux. J’adore les championnats anglais et allemand. Après, pour rejoindre ces championnats, il faut faire des performances en club et en équipe nationale. C’est en équipe nationale qu’on a la chance d’être plus vu. C’est à moi d’être à la hauteur.


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