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Titulaire durant les éliminatoires, Saliou Ciss s’est retrouvé sur le banc lors de la dernière CAN qui a vu le Sénégal s’incliner en quarts face au Cameroun. Une situation dont a souffert le latéral gauche de Valenciennes. Cependant, le joueur formé à Diambars estime que l’essentiel était que l’équipe gagne et aille le plus loin possible. Pour Saliou Ciss, il faut maintenant se concentrer sur les éliminatoires de la Coupe du monde 2018 et de la CAN 2019. 

Comment avez-vous vécu votre première CAN avec l’équipe nationale du Sénégal ?
Je l’ai vécue avec beaucoup de plaisir. J’étais très content d’être de cette CAN. Cela m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. On en sait plus sur comment marche le football africain. On maitrise un peu plus les exigences de ce football. C’est un football d’un bon niveau avec de l’agressivité.

L’élimination face au Cameroun en quarts a dû être très difficile...
C’était très difficile parce qu’on ne s’attendait pas à ce que le Cameroun nous batte. Mais nous sommes des sportifs de haut niveau. Tu peux gagner aujourd’hui et te faire battre demain. On a digère la déception.

Le Cameroun qui vous a sortis a finalement remporté le titre...
On ne s’attendait pas à ce que le Cameroun nous élimine et se fasse éliminer en demi-finale. On a tous vu  comment ils ont joué la demi-finale et la finale. Seule une équipe pouvait se défaire du Cameroun, c’était le Sénégal. Contre le Sénégal, ils ont eu de la chance mais c’est le football. Une équipe peut ne pas produire du jeu et s’imposer. On félicite les Camerounais.

Vous étiez titulaire lors des éliminatoires et vous vous êtes retrouvé remplaçant derrière Cheikh Mbengue. Cela a dû vous faire mal...
C’était une grande déception. Cela m’a beaucoup fait mal. Le coach avait des choix à faire. Et comme Cheikh Mbengue avait plus d’expérience avec plus de CAN disputées, il a été choisi comme titulaire. Cela m’a fait beaucoup de mal au début mais je me suis dit que ma personne n’était pas plus importante que l’équipe. Tous les 23 joueurs convoqués à la CAN jouaient dans leurs clubs et chacun pouvait être titulaire. On respecte les choix du coach.

On dit que vous êtes meilleur que Cheikh Mbengue sur le plan offensif alors que lui aurait plus d’atouts dans le jeu défensif. Êtes-vous de cet avis ?
Chacun a le droit de donner son point de vue. Chaque joueur a des choses à améliorer. Si on doit s’améliorer sur le plan défensif, on fera le travail qu’il faudra. Chaque joueur a des choses à améliorer.

Personnellement, que pensez-vous devoir améliorer ?
Le foot c’est dans la tête. Après, il faut avoir des qualités et insister sur le travail. Il nous faut insister sur la concentration pour progresser. Je suis sur cette lancée et j’espère continuer pour atteindre mon objectif.

De titulaire à remplaçant, le changement a dû être brusque pour vous...
C’était une déception mais tous les 23 joueurs ne peuvent pas jouer. Il faut 11 joueurs sur le terrain et d’autres sur le banc. Le coach est là pour faire des choix et il les fait.

Vous pensez pouvoir retrouver une place de titulaire en sélection ?
L’objectif du compétiteur est de toujours jouer. On vient en équipe nationale pour jouer. Après, le coach fait ses choix et on ne peut rien faire derrière.

Après avoir raté les deux premiers matchs, vous avez été aligné contre l’Algérie (2-2). Qu’est-ce que cela vous a fait de jouer votre premier match à la CAN ?
A la fin de la rencontre face à l’Algérie, je me suis dit que j’ai disputé le match le plus difficile de la Coupe d’Afrique. Être face à un Riyad Mahrez, meilleur joueur d’Afrique, n’est pas facile. N’importe qui ne peut bien défendre face à ce genre de joueurs. Je me suis bien battu. J’étais fier de moi car j’ai fait mon match face à l’Algérie. Je m’étais dit qu’on m’avait donné ma chance et il fallait la saisir. Face au meilleur joueur du championnat d’Angleterre, il ne fallait pas faire n’importe quoi. Il fallait jouer comme j’avais l’habitude de le faire. Je devais être prêt sur le plan défensif et aller de l’avant si j’en avais l’opportunité.

On a vu un Sadio inconsolable après avoir raté son tir au but. C’était dur...
On était tous désolés pour lui. Cela aurait pu arriver a un autre. Sadio est un joueur professionnel de haut niveau. Il va rater d’autres pénaltys dans sa carrière. Il faut juste qu’il oublie et se concentre sur les échéances à venir.

Aviez-vous envie de tirer un penalty ?
Je n’attendais que mon tour pour aller frapper comme tout le monde. En un moment donné, il faut prendre ses responsabilités. Sadio Mané a pris ses responsabilités, malheureusement cela n’a pas marche pour lui.

Le Sénégal n’a jamais remporté la CAN. Pensez-vous que votre génération peut changer la donne ?
Je suis convaincu que si on continue sur cette lancée, les CAN à venir ne vont pas nous échapper inch Allah.

Vous étiez aussi en concurrence avec Pape Souaré, actuellement blessé. Êtes-vous en contact avec lui ?
On discutait souvent. J’ai eu l’occasion de lui parler quand il est venu nous rencontrer à l’hôtel. Il y a aussi Gana Guèye qui me donne de ses nouvelles. Il me dit qu’il se porte bien. On lui souhaite de revenir en force. Nous sommes tous derrière lui. Il ne faut pas qu’il soit abattu. C’est une épreuve par laquelle Dieu lui fait passer. Personne n’y peut rien. Il doit être fort mentalement.

À son retour, la concurrence avec Cheikh Mbengue et vous sera exacerbée...
S’il n’y a pas de concurrence et que le joueur sait qu’il est seul, il peut se laisser aller. S’il y a un concurrent derrière, le joueur a plus d’envie d’élever son niveau de jeu pour garder sa place. Le coach devra faire ses choix. Moi, je ferai tout pour être au top et apporter quelque chose à l’équipe.

Après la CAN, est-ce que jouer la Coupe du monde est le nouvel objectif ?
C’est un rêve. On ne doit pas seulement s’arrêter aux rêves car ce n’est pas en dormant qu’on va les réaliser. Il va falloir qu’on se batte. On est conscient des matchs qui nous attendent. Ce seront des matchs très importants. Il va falloir qu’on soit a 200% pour y arriver.

Qu’est-ce qui doit être rectifié dans l’équipe pour aller au Mondial ?
On doit se connaître davantage. On doit aussi beaucoup jouer ensemble. Même s’il y a des choses à améliorer, il y a aussi des choses positives. Il va aussi falloir s’améliorer sur le plan offensif comme sur le plan défensif.

Vous dites qu’il va aussi falloir s’améliorer sur le plan offensif. Peut-on dire que ce secteur n’a pas marché contre le Cameroun ?
On dominait le match sur tous les plans. On a juste manqué de réalisme devant. On avait les opportunités pour marquer des buts. On s’est créé beaucoup d’occasions. On ne les a pas transformées et cela nous a coûté cher.

Des joueurs comme Baldé Diao et Sadio Mané ont été critiqués pour leur individualisme. Qu’en pensez-vous?
C’est le joueur qui doit prendre ses responsabilités. Devant les buts, tu prends la décision de faire la passe ou de tirer. Si le joueur marque, tout le monde est content. S’il rate, les gens se disent qu’il aurait dû faire la passe. Il va falloir travailler encore plus à l’entraînement pour régler tout cela.

Il y a aussi les éliminatoires de la CAN 2019 qui débutent en juin face à la Guinée équatoriale. Comment faudra-t-il prendre ce match ?
Le moment venu, on saura comment prendre ce match. Le coach a les armes pour ce match. On a tous conscience des rencontres qui sont devant nous. Pour la Guinée équatoriale, je me dis que le coach et le staff savent comment aborder cette rencontre.

Après ce que l’équipe a montré au Gabon, peut-on dire que l’objectif est d’aller prendre la Coupe au Cameroun ?
La meilleure des revanches sera d’aller remporter la coupe au Cameroun inch Allah.

Vous allez vers deux rencontres amicales contre le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Comment faudra-t-il les aborder ?
Ce sont de bons matchs de préparation. Le Nigeria a une bonne équipe. On sait aussi que la Côte d’Ivoire est une belle équipe. Ce sont de bons tests pour préparer les deux rencontres face au Burkina Faso. Ce seront des matchs à gagner pour prendre plus de confiance.

On peut dire que cela se passe bien pour vous à Valenciennes où vous êtes titulaire indiscutable…
Cela se passe très bien. On est conscient de ce qu’on est en train de faire. Même si on peut améliorer et faire plus. Le championnat se passe très bien.

Vous marquez beaucoup de buts cette saison, déjà 6 en Ligue 2…
Ce n’est pas donné à tout le monde. Chacun aimerait marquer un but. Si on a l’occasion d’aller mettre des ballons au fond des filets, on y va.

Vous jouez plutôt comme milieu excentré à Valenciennes. N’est-ce pas cela qui vous permet d’être plus offensif et de marquer des buts ?
J’ai été avancé comme milieu excentré. Mais j’étais positionné comme arrière gauche lorsque je marquais la plupart de mes buts. Après, il faut avoir l’envie d’aller vers l’avant. On sait qu’on a des clés sur le plan offensif. Il va juste falloir les exploiter.

Cette polyvalence qui vous permet d’évoluer comme latéral gauche et comme milieu excentré est un atout en plus…
Tous les joueurs ne sont pas polyvalents. Quand on a la chance de l’être, il faut en profiter et essayer de progresser. Je remercie Dieu d’avoir la possibilité de jouer dans plusieurs positions.

Quelles sont vos ambitions avec Valenciennes cette saison ?
Au début du championnat, on était bien lancé. Les deux dernières années, on a galéré en jouant le maintien. On a un effectif réduit par rapport aux autres équipes. L’objectif était juste de faire une belle saison et de se maintenir avant les 4 dernières journées.

Qu’aimeriez-vous découvrir après Valenciennes ?
J’ai l’ambition d’aller le plus haut possible. Je veux avoir mieux que Valenciennes.

Avez-vous des contacts pour rejoindre d’autres championnats plus huppés ?
Il y a des clubs intéressés en Ligue 1 et à l’étranger. On laisse notre agent travailler sur cela. On est concentré sur le championnat. On en saura un peu plus à la fin de la saison.

Quels sont vos championnats préférés ?
L’Angleterre, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne sont des championnats qui font rêver. Si on a des opportunités d’y aller, pourquoi pas.

En équipe nationale, il y a beaucoup de joueurs issus de Diambars comme vous, Kara Mbodj, Idrissa Gana Guèye…
C’est un plaisir énorme. On a tous était formés ensemble. On a grandi ensemble. On se revoit en équipe nationale. Pour moi, c’est un honneur. C’est une chance que le Bon Dieu nous a donnée. On remercie Dieu pour cela.

Qu’est-ce que l’institut vous a apporté en dehors d’être devenu footballeur professionnel ?
On dit que le DIA signifie discipline image ambassadeur. Cela fait l’homme déjà. Je n’arrêterai jamais de remercier Diambars. Ils ont tout fait pour nous sur le plan de l’éducation, de l’image, de la discipline etc.

Depuis votre génération, les joueurs de Diambars ont plus de mal à émerger et à intégrer la sélection. Cela vous inquiète ?
Je ne suis pas inquiet parce que je me dis que la formation est toujours bonne là-bas. Il y a Alassane Sylla qui a fait la Coupe du monde U20. Il y a Elimane Cissé aussi. Il faut juste que les jeunes soient concentrés sur le travail pour y arriver.

Quels conseils donnez-vous à ces jeunes ?
De respecter les consignes. D’être concentré tout d’abord à l’école. Je ne parle même pas de foot aux jeunes. Aller à l’école est obligatoire. À Diambars, tu as l’occasion de jouer au foot. Mais il faut aussi en profiter pour bien travailler à l’école et avoir des diplômes. Il faut également avoir une bonne hygiène de vie. C’est cela qui fait le joueur.


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