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N'enterrez pas trop vite Blaise Matuidi en équipe de France: le milieu de terrain est impressionnant depuis qu'il a rejoint la Juventus Turin. Et son expérience et son éternelle hargne sur le terrain en font un titulaire en puissance contre la Bulgarie samedi.

En l'absence de Paul Pogba, forfait sur blessure et de toute façon suspendu contre les Bulgares, la fenêtre de tir est parfaite pour l'ancien Parisien, dont la dernière titularisation remonte au 9 juin, lors de la défaite en Suède (2-1).

Du haut de ses trente ans, le gaucher aux 58 sélections fait figure d'ancien dans cette équipe de France où le jeune Kylian Mbappé, 18 ans, est la star des séances d'autographes. Mais comme l'a souligné Didier Deschamps, dans un déplacement délicat comme celui en Bulgarie, l'expérience "ça compte".

Matuidi (58 sélections) a donc toutes les chances de démarrer samedi à Sofia, aux côtés de N'Golo Kanté, dans une rencontre cruciale sur la route du Mondial en Russie.

"Le mois dernier, il avait très peu joué au PSG et n'avait pas commencé avec la Juve; depuis il a enchaîné tous les matches en étant très performant. Blaise reste Blaise, un joueur qui a un vécu international et des habitudes avec l'équipe de France", a insisté le technicien.


'L'exemple'

A la Juventus, tout va bien et même très bien pour Matuidi. Le nouvel arrivant vient d'enchaîner six titularisations et a déjà fait la Une de Tuttosport. "Juve, tais-toi et cours. L'exemple, c'est lui", titrait le quotidien sportif turinois le 19 septembre.

Le pari pouvait pourtant sembler audacieux, dans l'optique du Mondial. Quitter le PSG, où il n'était plus que la doublure d'Adrien Rabiot, pour tenter de s'imposer dans un autre grand club européen, finaliste de la dernière Ligue des champions.

"Je me sens vraiment très bien. Je suis arrivé dans un grand club avec beaucoup de rigueur, beaucoup d'ambition, un club qui comme Paris souhaite remporter tous les titres", raconte-t-il.

En conférence de presse mardi, le Turinois s'est même amusé des critiques sur ses lacunes techniques et ses prétendus "pieds carrés". "Vous êtes méchant quand vous dites pieds carrés (rires). J'ai eu la chance de connaître un grand club comme Paris, un grand club comme la Juve, ce n'est pas anodin. Je pense que si j'ai l'opportunité d'être dans un immense club, malgré mes pieds carrés (rires), c'est que j'avais les qualités pour évoluer dans cette équipe-là".

En Italie, l'international français a rapidement été adoubé par son entraîneur Massimiliano Allegri, dans une déclaration qui résume bien la carrière de cet infatigable battant. "Matuidi a une qualité extraordinaire: il se tait et il court. Et en plus, il sait jouer au foot. Il l'a déjà prouvé très souvent puisque avec tous ses entraîneurs, il a toujours joué", expliquait Allegri mi-septembre sur la chaîne Sky, après la victoire de son équipe à Sassuolo (3-1).


'Un des joueurs importants'

Jusqu'ici, le joueur formé à Troyes a réussi partout où il passait. A Saint-Etienne (2007-2011) où il s'était révélé jusqu'à une première titularisation en Bleu en mars 2011, lors d'un match amical contre la Croatie (0-0).

Puis au PSG bien sûr (2011-2017), où le milieu qui a grandi en région parisienne n'a cessé de progresser et est devenu un emblème du club, célébré par les supporteurs.

Il s'était même inventé une façon de célébrer ses buts, les bras dressés tel un "charognard", dans une allusion au "Matuidi charo", une chanson que le rappeur Niska avait consacré à ce joueur assoiffé de ballons et de courses vers l'avant.

En Bleu, le milieu de terrain sait parfaitement que la concurrence s'annonce de plus en plus féroce, avec la pression d'Adrien Rabiot (22 ans, 3 sélections), encore lui, tandis que Pogba, quand il sera là, et Kanté ont un temps d'avance.

Mais si Matuidi n'hésite pas à complimenter Rabiot, un joueur "très intelligent" et "pétri de talents", il rappelle aussi ses états de service. "J'ai déjà beaucoup de matches dans les jambes en équipe de France. Je fais partie de ces joueurs cadres qui ont un peu plus d'expérience au niveau international, je dois avoir ce rôle de grand frère entre guillemets dans ce sens-là", expose le trentenaire.

La pression monte mais Matuidi fait toujours partie "des joueurs importants de Didier (Deschamps) et des quatre milieux qui briguent des places dans une organisation à deux ou à trois", comme l'expliquait l'ancien entraîneur de Marseille et consultant pour RMC Rolland Courbis, interrogé par l'AFP début septembre.

Et une belle prestation samedi lui permettrait de rappeler qu'il ne faut pas trop oublier les vieux briscards.
AFP

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