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Une préparation minutieusement calibrée, des cadres au top de leur forme, une situation extrasportive apaisée... Rien de tout ça au pays de Lionel Messi, dont la sélection argentine débarque en Russie samedi soir sans certitudes après un avant-Mondial pénible.

"J'ai participé à cinq Coupes du monde, et ici, c'est le meilleur camp de base". Voilà enfin un motif de satisfaction pour la sélection argentine, prononcé vendredi auprès de l'AFP par Omar Souto, manager des sélections de la fédération argentine. "Il y a tout, les chambres sont confortables, le staff technique a son endroit... On n'a jamais eu un endroit comme ça pour la sélection".

Le camp de base que vont découvrir les joueurs argentins à partir de samedi soir, situé à Bronnitsy, sur la Moskova à 60 km au sud-est de Moscou, est en effet fin prêt pour les accueillir. A un détail près: dans le grand gymnase reconverti en salle commune, le kakemono portant le nom de Manuel Lanzini n'avait pas encore été décroché vendredi soir.

Le matin même, le milieu de West Ham s'est gravement blessé à l'entraînement et, touché aux ligaments croisés du genou droit, a dû faire une croix sur le Mondial-2018. Comme son gardien Sergio Romero quelques semaines plus tôt.

Titulaire le 30 mai lors du dernier match de préparation de l'Albiceleste, remporté face à Haïti (4-0), il semblait faire partie des hommes en forme du sélectionneur Jorge Sampaoli, et avait remporté les 4 matches auxquels il a participé avec sa sélection.

Sa blessure à l'entraînement, qui a conduit son sélectionneur Jorge Sampaoli à convoquer le milieu de River Plate Enzo Perez samedi, est le dernier pépin en date d'une sélection qui les collectionne depuis sa défaite en finale du précédent Mondial, face à l'Allemagne.

Série noire

Il y a eu les deux défaites consécutives en finale de Copa America, les deux fois contre le Chili (2015 et 2016), puis les qualifications vraiment laborieuses pour la Coupe du Monde, qui ont scellé le sort du sélectionneur Edgardo Bauza, remplacé en urgence par Jorge Sampaoli en mai 2017.

Il y a ensuite eu le tirage au sort de la phase de groupes, plutôt défavorable puisque l'Argentine a hérité d'un groupe relevé (Islande, Croatie, Nigéria), en décembre dernier.

Or, elle n'a que bien peu de repères sur le terrain, reste sur une terrible rouste (6-1) lors de son dernier match face à une grande équipe mondiale, l'Espagne, fin mars, et sa préparation a largement été tronquée avec, donc, un seul match face aux modestes Haïtiens.

Un autre amical était bien prévu, samedi à Jérusalem face à Israël, mais il a donné lieu à une polémique mondiale et a finalement été annulé. Les Palestiniens avaient dénoncé une opération politique aux dépens de leur revendication sur Jérusalem-Est, dont ils veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Le président de la Fédération palestinienne Jibril Rajoub avait exhorté Messi à ne pas jouer, appelant les fans de la star "dans les pays arabes et musulmans" à "brûler" son maillot s'il le faisait, et des militants ont brandi mardi devant le terrain d'entraînement de la sélection, à Barcelone, un maillot maculé de peinture rouge sang.

Tout le contraire d'un climat apaisé, donc. A Bronnitsy, les Argentins ne devraient a priori pas tomber sur des militants de la cause palestinienne, dans leur camp de base aux allures de bunker. Mais ils n'auront alors que quelques jours pour travailler leurs gammes, à moins de dix jours de leur entrée en lice, le 16 juin face à l'Islande. Suffisant pour se dresser enfin contre la série noire ?
AFP

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