Soixante-dix matches, mais la saison d'Ivan Rakitic n'est toujours pas terminée: il lui reste encore 90 ou 120 minutes à disputer dimanche en finale du Mondial-2018 contre la France, mais il promet qu'il aura "l'énergie supplémentaire" pour tenter d'accrocher une première étoile sur sa tunique à damier.
Ca fait quoi d'être septuagénaire? Rakitic n'a que 30 ans, mais il achèvera dimanche une saison gargantuesque de 71 matches, 55 avec son club de Barcelone et 16 en sélection, en comptant la finale lors de laquelle il devrait, sauf énorme surprise, être titulaire.
A titre de comparaison, l'inépuisable N'Golo Kanté, qui devrait logiquement lui être opposé au milieu de terrain dimanche sur la pelouse du stade Loujniki de Moscou, a disputé pour sa part 61 matches jusqu'à présent, 48 avec Chelsea, 13 avec les Bleus.
"J'aurai de la force, de l'énergie supplémentaire parce que c'est un match qui n'est pas seulement historique pour nous, les 11 et quelques joueurs qui vont le disputer, mais pour tout le groupe et pour tous les Croates", a-t-il confié malgré ses traits tirés et son petit filet de voix. "On va tout donner pour gagner cette finale".
"Avec le maillot de la Croatie..."
"Il n'y a pas de meilleur sentiment que celui d'être un Croate, quand on commence à porter le maillot de la Croatie, on a des rêves, on veut jouer les finales des tournois majeurs tous les deux ans, mais atteindre une telle finale, c'est l'accomplissement d'une carrière, et c'est le fait d'être Croate qui nous donne de la force", a-t-il déclaré, assurant plus tard qu'il abandonnerait "sans l'ombre d'un doute" sa carrière lundi si c'était "la condition pour être champion du monde".
"Avec le maillot de la Croatie sur le dos, tu es quelqu'un d'autre, tu te sens poussé par une unité incroyable et ce n'est pas le cas que pour le football, mais aussi en water-polo, en basket-ball ou en handball", poursuit l'ancien milieu de Séville FC... Qui pense pouvoir aussi s'appuyer sur un soutien mondial.
"Honnêtement, j'ai l'impression qu'on aura des centaines de millions de personnes qui seront derrière nous, j'ai reçu des messages d'Espagne, d'Argentine, d'Allemagne... Ca me rend vraiment heureux parce que des gens m'ont dit qu'ils avaient fêté notre but victorieux (contre l'Angleterre en demi-finale, ndlr) comme si c'avait été un but de leur équipe nationale!"
Soutien à Djokovic
Interrogé sur le soutien du tennisman serbe Novak Djokovic, qui a été critiqué pour cela dans son pays, il a expliqué: "je lui tire mon chapeau, on le soutient pour Wimbledon (dont +Nole+ dispute les demi-finales vendredi, ndlr) et on espère le voir atteindre la finale pour que nous ayons tous un super match à disputer dimanche. On aimerait le voir gagner, c'est un athlète fantastique et il est encore plus fantastique comme personne".
Et la France? Il ne s'est pas étendu sur ses coéquipiers du Barça, Samuel Umtiti et Ousmane Dembélé - "j'ai brièvement échangé avec Umtiti, je le respecte beaucoup et je leur souhaite bonne chance à tous" - mais a averti que la Croatie avait commencé à étudier leur adversaire de dimanche.
"Ils font la même chose, j'imagine. Ils ont vraiment mérité d'être en finale, ils ont de grands joueurs, mais on doit les empêcher de développer leur jeu", a-t-il expliqué. "Cela va être difficile en attaque, comme en défense, on doit jouer aussi bien qu'on peut et nous concentrer sur nous-mêmes. On a ce désir de gagner, on fera de notre mieux pour les pousser à jouer le match comme nous l'entendons".
Il a ensuite pris le chemin de l'entraînement, dont les quinze premières minutes étaient ouvertes à la presse et dont étaient absents le gardien Danijel Subasic, les défenseurs Sime Vrsaljko, Ivan Strinic et Dejan Lovren, et le meilleur joueur de la demie contre l'Angleterre, Ivan Perisic. Objectif: se préparer au mieux pour dimanche, malgré les 70 autres matches.
AFP
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