"Provisoirement": en nommant Santiago Solari la semaine dernière, le Real Madrid a placé une épée de Damoclès au-dessus de l'Argentin. Mais l'entraîneur intérimaire semble vouloir s'inscrire dans la durée, à condition de confirmer l'embellie merengue mercredi à Plzen en Ligue des champions (20h00 GMT).
Changement d'air
En principe, Solari (42 ans) n'a été nommé que pour 14 jours, le délai prévu par le règlement de la fédération espagnole (RFEF) en cas de départ d'un entraîneur. Le Real a donc jusqu'à lundi pour nommer un nouveau technicien, soit en confirmant définitivement l'Argentin, soit en faisant appel à un des candidats évoqués dans la presse (Antonio Conte, Roberto Martinez, Leonardo Jardim).
Mais les débuts réussis de l'ancien technicien de la réserve pourraient-ils inciter le président Florentino Pérez à prolonger l'expérience ?
Après cinq défaites sur les sept derniers matches de l'ère Julen Lopetegui, le Real a gagné ses deux premières rencontres avec Solari. Et l'atmosphère autour de la "Maison blanche" s'est considérablement allégée.
"Le football, c'est aussi l'état d'esprit, l'aspect émotionnel, la confiance en soi", a rappelé l'Argentin ce week-end.
Et les joueurs, peut-être refroidis par la perspective d'un entraîneur à poigne façon Conte, semblent adhérer au discours bienveillant du nouveau venu, même si la qualité de jeu reste perfectible. "C'est un homme du club, préparé pour le poste. Nous avons commencé du bon pied et les joueurs sont contents avec lui", a expliqué le défenseur Nacho mardi en conférence de presse.
Changement de style
Avec Solari, beaucoup de choses ont changé par rapport à Lopetegui. Le Basque était cassant et renfrogné en conférence de presse, l'Argentin est souriant et déterminé.
Sa première apparition devant les médias mardi dernier a été saluée comme une réussite, même si les mots employés ("jouer avec une grosse paire de c...") ne ressemblent pas à cet homme très cultivé.
Sur le terrain aussi, l'ancien milieu merengue (2000-2005) a apposé sa patte.
"On prend un peu moins de risque", a analysé le gardien belge Thibaut Courtois après la victoire contre Valladolid samedi (2-0). "J'ai dégagé davantage de longs ballons. On essaie d'avoir plus de verticalité, de jouer plus vers l'avant."
Solari a aussi offert leur chance aux jeunes et l'attraction Vinicius a fait les gros titres à seulement 18 ans: passe décisive à Melilla en Coupe du Roi (4-0), frappe déviée sur l'ouverture du score contre Valladolid.
Ce premier but avec le Real, attribué dans un premier temps à un défenseur contre son camp, a d'ailleurs fini par être mis au crédit de l'ailier brésilien. Longtemps cantonné à la réserve par Lopetegui, le voici en balance pour déloger la star Gareth Bale dans le onze titulaire... Quelle trajectoire!
Changement de statut ?
Solari ne s'est pour l'instant pas projeté au-delà de son intérim. "Je ne peux voir qu'un seul maillon de la chaîne à la fois, a-t-il martelé mardi à la veille de ses débuts européens comme entraîneur. Je suis concentré sur mon rôle, que ce soit pour deux jours ou pour une semaine, c'est pareil."
Mais il a aussi dit être face à une "belle opportunité": marchant sur les traces de son ex-équipier Zinédine Zidane, le natif de Rosario marquera des points s'il bat le Viktoria Plzen mercredi, puis confirme dimanche en Liga face au Celta Vigo.
D'ailleurs, l'inexpérimenté Solari assure ne pas ployer sous la pression. "C'est un poste qui implique de grandes responsabilités, évidemment, que ce soit pour un jour, une demi-heure ou une semaine. Mais ce n'est pas nouveau pour moi, j'ai passé 11 ans dans ce club, à divers postes", a-t-il rappelé.
Ses dirigeants, eux, respirent: la spirale négative s'est interrompue et tous les titres restent atteignables cette saison.
"(Solari) est pour le moment notre entraîneur. On espère que tout ira bien pour lui, il faut rester calmes. On verra ce qui arrive", a prudemment commenté Emilio Butragueño, directeur des relations institutionnelles du Real. Et la balle est désormais dans le camp de Santiago Solari.
AFP
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