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La longue aventure de Del Bosque sur le banc de la sélection espagnole devrait bientôt prendre fin. Une épopée qui avait bien démarré, mais qui s'est conclue sur deux échecs cuisants... 


Dépassé. Largué. Perdu. On pourrait trouver une centaine d’expressions pour qualifier l’état de Del Bosque sur le banc du Stade de France lundi soir, lors de la rencontre qui a vu l’Italie venir à bout de la sélection espagnole. Si aucun joueur de la Roja n’a pu tirer son épingle du jeu, les cibles de la presse n’étaient ni Piqué, ni Ramos, ni Iniesta ou Morata, mais bel et bien Vicente Del Bosque, centre de toutes les critiques depuis le coup de sifflet final de la rencontre. Tout le monde s’accorde à dire que le technicien madrilène a beaucoup apporté, et à vrai dire, personne ne semble réellement lui en vouloir. Toujours est-il qu’il est désigné comme le grand artisan de cette contreperformance. « Del Bosque n’a pas été bon, Conte a été très bon. Del Bosque s’est accroché à la philosophie du ’sortez sur le terrain et jouez’, sans consigne pour attaquer la défense italienne. Ça m’étonne, parce que je sais que ce sujet l’inquiétait. Et visiblement, il n’a pas non plus été capable de redonner le moral au groupe, ce moral fragile que je vois depuis le dernier Mondial, avec cette facilité à s’effondrer devant les adversités », écrit le directeur journal AS Alfredo Relaño.

« Vicente Del Bosque a été un fantastique sélectionneur, un pacificateur au milieu de la folie qu’est le football espagnol. Mais il n’a pas pris les bonnes décisions dans sa révolution qu’il a débutée trop tard. Il aurait déjà dû la faire à la Coupe du Monde 2014 et il a attendu cet Euro pour changer quelques pièces, sans que ça n’ait pu avoir une influence. Il n’a pas été fin dans la gestion de l’équipe après avoir trébuché de façon inespérée contre la Croatie », écrit de son côté Santi Nolla dans Mundo Deportivo. Il faut dire que les critiques avaient débuté bien avant le premier match face à la République Tchèque. La liste de 23 joueurs sélectionnés pour la compétition n’avait pas plu à tout le monde en Espagne. Des joueurs sortants de saisons compliquées - Fabregas, Pedro et Azpilicueta en tête de liste - ont été retenus par le sélectionneur national, au profit d’éléments en forme comme Saúl Ñíguez ou Paco Alcacer, par ailleurs meilleur buteur espagnol lors de la phase de qualification. Del Bosque, comme en 2014, avait donc décidé de renouveler sa confiance à ses hommes de toujours, quelles que soient leurs prestations en club. Une stratégie compréhensible, mais qui s’est encore avérée peu fructueuse...


La leçon tactique infligée par Conte a fait mal

Mais au-delà de sa gestion du groupe, c’est surtout ses schémas tactiques qui l’ont trahi. Pendant toute la phase de qualification, il a tenté diverses options, comme un 4-4-2 avec deux attaquants de pointe, ou un 4-1-4-1 avec le milieu de terrain bien plus haut que d’habitude. Pourtant, pendant la compétition, il s’est contenté d’opter le 4-3-3 classique qui a déjà montré ses limites depuis plusieurs années. Pire encore, c’est le même onze qui a débuté les quatre rencontres ! « Trop prévisibles. Del Bosque a parié sur un onze et l’a maintenu jusqu’à la fin alors que l’équipe a donné des signes de fatigue. Quatre journées avec le même onze et des changements politiquement corrects. Pourquoi n’a-t-il pas osé mettre Lucas avant ? », écrit par exemple Emilio Contreras dans Marca. Pourquoi ne pas avoir aligné un Koke en lieu et place d’un Cesc Fabregas très moyen ? Pourquoi ne même pas avoir changé de système en cours de match si ce n’est face à l’Italie et se contenter la plupart du temps de faire du poste pour poste dans ses changements ? Seul Vicente Del Bosque a les réponses...

Il faut dire que lundi soir, la comparaison avec Antonio Conte était terrible pour l’ancien Madrilène. D’un côté, on avait une équipe italienne très bien préparée et rodée, qui a parfaitement exécuté les consignes données par son sélectionneur, avec des prises à deux dès qu’un Espagnol avait le ballon dans sa moitié de terrain, et un jeu qui a souvent penché sur les ailes pour élargir le terrain et arriver plus facilement dans les derniers mètres. La Roja semblait elle perdue sur le terrain. Une bande de joueurs incapable de trouver des réponses à la supériorité italienne, et n’ayant aucune alternative pour contrer le système rival. La différence dans la préparation du match était bien trop flagrante. Un échec cuisant qui laisse forcément les supporters espagnols sur leur faim, et une belle sensation de gâchis, puisqu’avec un tel vivier, l’Espagne aurait pu faire bien mieux avec un tacticien qui aurait insufflé un nouvel état d’esprit et une nouvelle façon de jouer à l’équipe... Et ils sont bel et bien nombreux en Espagne. La question de la relève va forcément se poser, et Joaquin Caparros, Ernesto Valverde, Paco Jémez, Marcelino ou encore Julen Lopetegui semblent faire partie des favoris...
Foot Mercato

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